Elle a manifesté lundi à Yaoundé pour dénoncer des agressions dont elle est victime.
Le rassemblement s’est fait dans les allées du Marché central à Yaoundé. Des commerçants chinois, drapeau rouge étoilé en main, ont formé un petit groupe non loin du lieu dit SHO, attirant les regards curieux des passants. Très vite, une foule de commerçants locaux se forme autour des expatriés. C’est que cette manifestation plutôt silencieuse et pacifique n’a rien d’ordinaire. Sa raison d’être est expliquée dans ce que les principaux acteurs ont appelé « La déclaration de l’action ». Ce document fait état d’une décision prise par la Chambre de commerce et d’industrie des Chinois au Cameroun et l’Association pour la réunification de la patrie des ressortissants chinois au Cameroun. Ces deux instances ont invité tous les commerçants chinois à lancer une action « Boutiques fermées », à partir du 25 mars (Ndlr : hier).
Au Marché central de Yaoundé, où on trouve plusieurs boutiques leur appartenant, le travail était donc mis entre parenthèses, le temps de la “ manif ”. Ils ont décidé d’agir pour dénoncer le climat d’insécurité qui frappe leur communauté depuis quelque temps, et réclamer plus de sécurité. Dans le groupe, des Camerounais. L’un des manifestants, M. Ye, vit au Cameroun depuis 10 ans. « Ma boutique a souvent été attaquée par des cambrioleurs », raconte-t-il, en montrant sur son bras gauche une cicatrice laissée par ses “visiteurs”.
La recrudescence des agressions à leur encontre, comme ils le précisent, débute en juin 2012. Une liste comprenant des informations sur des domiciles et des magasins braqués, et les noms de quatre ressortissants chinois (propriétaires de commerce ou simples résidents étrangers) assassinés à Obala, Bétaré-Oya, Douala et Yaoundé, est associée à cette annonce. Une fois leur réclamation exposée, le groupe d’expatriés a fait le déplacement pour l’ambassade de la République populaire de Chine au Cameroun. Leur but, rencontrer les responsables pour avoir la garantie d’une meilleure protection dans l’avenir. Comme l’a affirmé M. Lin, désigné comme le représentant des manifestants, une réunion s’est tenue avec l’ambassadeur Wo Ruidi et le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna. Selon M. Lin, « des propositions ont été faites par les autorités. » Pour en savoir plus sur le terme de l’opération « Boutiques fermées », il a conclu : « Vous en saurez un peu plus dans les prochains jours. »
