La mission de suivi a évalué le niveau d’avancement du projet jeudi dernier.

Mekin, petite localité située sur les rives du fleuve Dja et précisément sur la confluence de celui-ci avec la Lobo et la Sabe, vit petit à petit sa mue. C’est ici, au cœur du département du Dja-et-Lobo, entre les arrondissements de Meyomessala et Bengbis, que s’érige, depuis quelques mois déjà, le barrage d’un coût de 25 milliards de F, devant produire 15 MW d’énergie électrique couvrant les départements du Dja-et-Lobo, de la Mvila et de l’Océan, dans le Sud ; du Nyong-et-Mfoumou et du Nyong-et-So’o dans le Centre ; et du Haut-Nyong à l’Est. Jeudi dernier, la mission de suivi de la réalisation de ce grand projet structurant a pu toucher du doigt, sous la conduite du gouverneur de la région du Sud, Jules Marcellin Ndjaga, l’état d’avancement des travaux. Occasion de faire le tour d’autres questions d’intérêt tels le recasement des populations à déguerpir, les indemnisations, l’environnement social et, bien sûr, la préparation de la cérémonie de pose de la première pierre.

Déroulement des travaux

Ils sont, selon Frédéric Biya Motto, directeur général d’Hydro-Mekin, maître d’ouvrage, réalisés à hauteur de 40%. Une donne que confirme le maître d’œuvre chinois, China National Engineering Electric Corporation (SNEEC). Sur le terrain, l’on constate que la digue principale a déjà été posée à 1,5 km de la confluence et, sur le lit du fleuve, des ouvriers s’activent à la construction de la fondation de la centrale électrique. Ils n’hésitent pas à donner rendez-vous dans trois mois pour voir posées ici les trois turbines de 3 MW chacune. Et plus loin, des bulldozers œuvrent sur le tracé de la voie d’évacuation qui amènera l’énergie électrique au poste haute tension/moyenne tension de Ndjom-Yekombo, 33 km plus loin. Par ailleurs, les travaux préliminaires à la construction de la cité du maître d’œuvre sont terminés.

Et pour suivre dans les détails le déroulement des travaux, Frédéric Biya Motto confirme qu’un bureau d’étude technique, constitué d’un groupement canado-sud-africain, vient d’être recruté. Il s’agit d’Orecon Cima International. Ce qui veut tout simplement dire que l’expertise chinoise ne sera plus seule à intervenir sur le site. Le maître d’œuvre sera désormais contrôlé dans son travail technique.

Recasement des populations

Au terme d’une étude encore en cours, un schéma spécial, qui ne déforme en rien l’environnement sociologique de la région, sera adopté et mis en œuvre. Les populations, qui vivent aujourd’hui d’agriculture et de chasse, auront une opportunité de diversifier leurs activités par la pêche dans les zones qui seront noyées et l’éco-tourisme.

Emplois et environnement social

Face à la politique de deux poids deux mesures décriée par les ouvriers, le gouverneur a exigé une évaluation des quotas en place et, surtout, le renforcement de la sécurité des ouvriers. Ceux-ci viennent d’accepter de lever leur mot d’ordre de grève.

Pose de première pierre

Quant au premier site qui s’avère étroit, le gouverneur de la région du Sud a recommandé que tout soit mis en œuvre pour un nouveau site pouvant accueillir toutes les personnalités présentes et qui devra permettre que l’on voit le travail déjà effectué. Au terme d’ultimes échanges avec les populations, Hydro-Mekin va s’atteler à aménager le site pour rendre cette cérémonie possible.

Cameroon Tribune