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Dossier de la Rédaction

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La voie de la raison

On a beau être dans un pays coutumier aux coups d’Etats, ce qui se passe actuellement Centrafrique semble passé de mode. Chasser du pouvoir un président élu, avec qui la rébellion de la Séléka était en négociation ; suspendre la constitution ; s’autoproclamer président pour une période de trois ans, avec pouvoir de légiférer par ordonnance… Michel Djotodia aura du mal à susciter la sympathie de la communauté internationale, en se cantonnant sur de telles positions. Dans la mesure où la prise du pouvoir par la force soulève des protestations et une condamnation quasi unanime. Lorsqu’en plus les institutions sont suspendues, on tombe dans un mode de gouvernance peu recommandable.

En reconduisant mercredi à son poste Nicolas Tiangaye, Premier ministre issu de l’opposition, nommé à l’issue des accords de Libreville aujourd’hui foulé aux pieds, Michel Djotodia a peut-être voulu poser un acte de conciliation. L’on pourrait s’attendre, dans la même veine qu’il tienne parole, en associant à la gestion du pouvoir des tenants de l’ancien régime.

Mais il serait illusoire pour le président autoproclamé de s’attendre, pour si peu, à l’absolution de la communauté internationale. Le ton hostile donné par l’Union africaine (Ua), la France, les Etats-Unis et bien d’autres, ne changera certainement pas. Le fait que l’Afrique du Sud, dont la voix porte haut au sein de l’Ua, pleure pas moins de treize soldats morts à Bangui en défendant le pouvoir légal, n’est pas rassurant.

Des exemples récents, comme celui du Mali, où des putschistes arrivés au pouvoir en 2012, n’ont eu du répit qu’après avoir rétabli l’ordre constitutionnel, sont pourtant édifiants. A moins que Michel Djotodia n’ait placé la barre suffisamment haut pour, tout au moins, récolter des arrhes importantes, à la manière du capitaine Sanogo. Lequel à Bamako continue de tirer les ficelles dans l’ombre, après s’être aménagé un cadre matériel douillet. Sous la coupe des sanctions dont la suspension du pays des activités de l’Ue, ou les restrictions de voyages pour certains cadres de la Séléka, il importe que les nouveaux dirigeants de la Centrafrique fassent marche arrière, en créant des mécanismes rapides d’un retour à l’ordre constitutionnel. C’est la voie de la raison. Toute fuite en avant serait suicidaire

 

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