À la clôture des opérations de refonte biométrique des listes électorales le 29 mars 2013, les équipes d'Elecam de l'Extrême-Nord ont enregistré 978 888 électeurs. Ce résultat, fruit de six mois de terrain, représente 70% de l'objectif que s'était fixé les responsables de l'organe en charge de la gestion du processus électoral dans la région.
Ici, Élections Cameroon avait nourrit l'ambition d'enrichir son fichier de 1 398 423 électeurs potentiels. Même si ce chiffre n'a pas été atteint, les différents acteurs du processus électoral n'en sont pas moins satisfaits. Les meilleurs scores (en termes de pourcentage) sont enregistrés dans le Mayo-Kani. Ce département s'illustre par un taux de réalisation de 81,81%, soit 125 049 électeurs inscrits. C'est l'arrondissement de Taïbong qui détient la palme d'or avec un objectif de prés de 105%. Le Logone et Chari et le Diamaré ont enregistré respectivement 166 501 (72%) et 224 285 électeurs (71%). Viennent ensuite le Mayo-Danay avec 179 344 électeurs inscrits, soit 67,54%, le Mayo-Sava, 123 476 inscrits (66,77%) et le Mayo-Tsanaga, 160 223 votants (63,50%).
Ces chiffres auraient pu être meilleurs si l'opération de refonte biométrique n'était pas plombée par quelques conjonctures au premier rang desquelles les inondations survenues dans les départements du Mayo-Danay et du Logone et Chari. En dehors de l'état psychologique des populations qui étaient beaucoup plus préoccupées par leurs questions de survie que par toutes autres sollicitations, la rupture des voies de communication n'ont pas facilité l'accès des équipes Elecam dans plusieurs zones. L'autre pesanteur vient du processus d'identification. Beaucoup d'électeurs potentiels, tapis dans les zones rurales n'ont pu s'inscrire faute de la carte nationale d'identité et ce malgré la gratuité de la délivrance de cette pièce par le chef de l'Etat. L'absence d'équipes mobiles d'identification, l'éloignement avec les centres d'identification et surtout la rupture épisodique du matériel d'identification ( films et fiches d'identification) ont empêché plusieurs personnes d'accéder au précieux sésame. Ailleurs, certains acteurs n'ont pas joué franc jeu. Alors que le RDPC jetait toutes ses dernières forces dehors pour pousser les populations à aller les kits d'Elecam, certains partis politiques ont ramé à contre-courant de cette dynamique. Dans l'arrondissement de Taïbong par exemple, certains responsables du MDR ont violemment agressé des électeurs venus s'inscrire. Le Maire MDR de la localité refusait de délivrer des attestations d'état civil à de nombreux demandeurs de la CNI, les soupçonnant d'appartenir au parti au pouvoir.
