Des entretiens fructueux au plan politique, sept accords de coopération signés, des échanges d’affaires prometteurs. La visite officielle du chef de l’Etat en Turquie a été un succès sur toute la ligne.

Répondant à une invitation de son homologue turc, Abdullah Gül, le président de la République, Paul Biya, a effectué du 25 au 28 mars dernier, une visite officielle  en Turquie, en compagnie de son épouse, Chantal Biya. Cette importante visite, la première d’un chef d’Etat camerounais dans ce pays, à  cheval entre l’Asie et l’Europe, comprenait deux étapes. A Ankara, capitale du pays  où s’est déroulé les 25 et 26 mars l’essentiel du volet politique de la visite, le chef de l’Etat a eu des entretiens avec les plus hautes autorités du pays, dont son homologue Abdullah Gül, le président de la Grande Assemblée nationale, Cemil Çiget et le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.

Les échanges entre Paul Biya et ses interlocuteurs ont permis de confirmer la convergence de vues entre des deux pays sur les sujets d’intérêt commun. C’est ainsi que le Cameroun et la Turquie ont décidé  d’intensifier leurs échanges commerciaux aujourd’hui élevés à 75 milliards de FCFA, pour les faire passer à 500 millions de dollars (environ 250 milliards de FCFA).

Sept nouveaux accords

Autre retombée importante de la visite officielle de Paul Biya en Turquie, c’est celle qui atteste de la ferme volonté  de Yaoundé et d’Ankara de booster leur coopération, à travers l’élargissement de son cadre juridique, par la signature de sept nouveaux accords. Ces accords portent sur la défense, le tourisme, l’audiovisuel, les académies diplomatiques, l’exploitation minière, l’énergie et les hydrocarbures.

Bien que consacrée pour l’essentiel à la politique, l’étape d’Ankara comportait aussi un important rendez-vous économique : la visite de la zone économique Ostin par le chef de l’Etat. A cette étape, le potentiel industriel du pays  lui a été présenté, par le président de la Chambre d’industrie d’Ankara, Nurettin Ozdebir. Emerveillé par la contribution des zones franches industrielles à l’émergence de la Turquie, le président Paul Biya a promis d’inviter son hôte au Cameroun, en vue du montage d’une zone industrielle, dont l’objectif est d’accélérer la croissance économique du pays. A retenir également du séjour du chef de l’Etat dans la capitale turque, l’hommage rendu par Paul et Chantal Biya  à Mustapha Kemal dit Atatürk, fondateur de la Turquie moderne. Et la visite effectuée par  la première dame  à l’Institut de maturation, une structure en charge de l’apprentissage de l’art ancien et contemporain.

Opération de charme

Après Ankara, la visite officielle du chef de l’Etat en Turquie s’est poursuivie à Istanbul, principale métropole du pays, pour le volet affaires. Accompagné d’une importante suite composée notamment de ministres en charge des questions économiques et d’opérateurs économiques, Paul Biya a présidé, en présence du ministre turc de l’Economie, le Forum économique Cameroun-Turquie. Une initiative de la Confédération turque des hommes d’affaires et industriels (TUSKON) qui a mobilisé quelque 500 investisseurs.

A cette occasion, le président de la République a mené une offensive de charme en direction  des chefs d’entreprises turques, afin qu’ils viennent investir dans son pays. Dans un premier temps, le président de la République a mis en lumière les nombreuses opportunités d’affaires qu’offre le Cameroun dans les sous-secteurs de l’agriculture, des industries agro-alimentaires, du bâtiment et des travaux publics, des télécommunications, de l’énergie, de l’hydraulique, des transports… Puis, il a présenté les mesures incitatives mises en place par le gouvernement dont l’assainissement du climat des affaires, à travers la lutte contre la corruption et la suppression des goulots d’étranglement qui freinent la bonne marche des affaires ; l’existence d’une plate-forme de dialogue entre le secteur public et le secteur privé, etc.

Pour finir, le président de la République a invité ses hôtes « dont le savoir-faire est mondialement reconnu », à contribuer à la mise en œuvre des Grandes Réalisations, dont l’objectif est de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. L’invitation a été bien accueillie si l’on en juge par les applaudissements nourris  qui ont suivi cette communication dense et la multiplication des échanges entre investisseurs turcs et camerounais en vue de nouer des partenariats d’affaires. Avant de s’envoler pour le Cameroun jeudi dernier, Paul Biya et Chantal Biya ont consacré leur matinée à la visite de sites historiques millénaires et d’une rare beauté, dont le sultanat de Topkapi qui fut  le plus grand palais de l’empire Ottoman. Ce sultanat est rentré en 1985 dans le patrimoine de l’humanité. Les deux autres sites visités par le couple présidentiel sont : la Mosquée sainte Sophie, ancienne basilique du même nom qui est devenue mosquée puis musée, puis la mosquée bleue, l’une des plus grandes et belles du pays.

Au total, la première visite du chef de l’Etat en Turquie a été un succès sur  toute la ligne. Elle rentre dans le cadre de l’intensification de la coopération bilatérale. Plus largement, elle marque la poursuite de la politique d’ouverture du Cameroun vers de nombreux partenaires, notamment vers les économies émergentes.