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Dossier de la Rédaction

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La loi, sans concession

La Cour suprême, siégeant comme Conseil constitutionnel a donc définitivement – ses décisions sont sans recours – vidé le contentieux préélectoral en rapport avec les sénatoriales du 14 avril prochain. On se rappelle que dans le cadre de cette importante consultation électorale en vue, l’instance suprême d’ELECAM avait prononcé le 20 mars dernier le rejet de 23 listes sur les 40 qui avaient été soumises à son examen. Pour non-respect du Code électoral. D’où les quinze cas de contestation ou réclamation soumis à la sanction de la haute juridiction qui a dit le droit. Et réaffirmé la loi dans toute sa rigueur. Sans concession. Sans état d’âme. Suivant le principe républicain bien connu : la loi est dure, mais c’est la loi (dura lex sed lex).

Les recalés ne devront donc s’en prendre qu’à eux-mêmes, en gardant à l’esprit, on l’espère, la règle selon laquelle « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». Car, là-dessus, analystes et autres observateurs peinent à comprendre que des partis politiques présumés être dans leur élément et supposés entourés des compétences voulues, surtout dès lors qu’il s’agit d’une élection aussi importante que les sénatoriales, se fassent disqualifier pour des manquements qu’ils auraient pu éviter : non-inscription sur la liste électorale, déclaration de candidature non légalisée, extrait de casier judiciaire délivré par la… police, non-respect des conditions d’âge requis, etc. Des insuffisances – c’est un euphémisme – qui laissent tout simplement perplexe.

Dès lors, on ne peut que se réjouir du coup de semonce des hauts magistrats qui ne peut qu’enjoindre la classe politique à plus de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, notamment sur le terrain des élections. On sait que le processus électoral dans notre pays est encadré par la loi. Un Code électoral qui s’impose à tous. Y compris ELECAM et, a fortiori, aux partis et formations politiques dont le rôle consacré par la Constitution est de concourir à l’expression du suffrage.

Or, à l’observation, nombre d’acteurs du jeu électoral d’ici, pour ne pas dire l’essentiel, exercent souvent leurs activités sans faire grand cas de la loi. A preuve, les grossières bavures que vient de sanctionner le Conseil constitutionnel. Toutes choses qui devraient sonner comme la fin de la récréation pour tous. En même temps que le rappel d’une évidence : pour le choix des dirigeants à quelque niveau que ce soit, comme pour la gestion de la cité, point de salut en dehors de la loi. C’est la règle première, le canon par excellence en toute démocratie viable.

Au-delà des incontournables et compréhensibles déconvenues que ne manqueront pas de susciter, ici et là, les récents arrêts-guillotine de la haute juridiction, il est souhaitable que les différents protagonistes sachent, en toute humilité, saisir la substantifique moelle d’une mesure plutôt salutaire : se remettre en cause en vue d’une appropriation utile des fondamentaux du champ politique par ceux-là qui ambitionnent de solliciter les suffrages de leurs concitoyens. Avec pour objectif de légiférer au nom du peuple camerounais tout entier, de contrôler l’action du gouvernement. Sauf à s’improviser politicien, avec les risques que cela comporte, aucun autre choix n’est permis. La déconfiture du moment devrait servir d’aiguillon pour mieux se pourvoir et mieux affûter ses armes en vue des combats futurs. Cette leçon vaut certainement mieux que ce camouflet qui n’est pas du tout usurpé.

 

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