C’est un véritable appel à la solidarité nationale, à l’endroit des enfants autistes et de leurs parents, lancé mardi au palais des Congrès de Yaoundé. Le 2 avril étant Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, la 6e édition s’est célébrée sur le thème : « Autisme et troubles de l’enfance en difficulté : l’urgence d’une éducation inclusive ».
Occasion de rappeler que « lorsque les populations sont bien informées, patientes et aimantes envers les victimes, les troubles liés à l’autisme peuvent être dissipés », selon le ministre de l’Education de base, représentante personnelle de Mme Chantal Biya, marraine des activités. Youssouf Hadjidja Alim a évoqué la souffrance due à l’autisme. La preuve avec le témoignage d’une parente. Marie Moukouri explique que l’enfant autiste demande une présence particulièrement attentive. Malheureusement, les personnes externes ne sont pas souvent tolérantes. « Je me fais souvent insulter par des infirmières lorsque mon fils ne tient pas en place et fait du bruit dans les salles d’attente. Au quartier, je devais prier les autres enfants pour accepter de jouer avec lui. C’est éprouvant», regrette-t-elle, en larmes. Et de signaler qu’aujourd’hui, son fils, 15 ans, a plus d’amis dans le quartier que les autres membres de la famille.
Pour sa part, Marie Mélanie Bell, directrice du Centre Orchidée Home, spécialisé dans la prise en charge des enfants autistes, soutient qu’il y a de l’espoir au Cameroun, en ce qui concerne l’amélioration de leur inclusion sociale. « Vu qu’aujourd’hui, la science ne peut guérir le mal, il est question de valoriser le développement de leur génie et leur garantir une éducation parmi les autres enfants, dans un cadre ordinaire », a-t-elle souligné. Pour ce faire, elle pense qu’il y a lieu de créer des unités spéciales dans les écoles publiques ordinaires. Mais avant, offrir une formation appropriée aux élèves-enseignants, non seulement pour reconnaître les victimes d’autisme, mais aussi tenir compte de leur particularité.
Globalement, la représentante personnelle de la première dame estime que la population entière devrait être informée pour mieux connaître l’autisme et partant, aider les victimes à s’ouvrir davantage au monde réel. Justement, cette Journée mondiale est doublée de la 7e édition des Journées camerounaises de l’autisme qui vont se dérouler jusqu’au 5 avril prochain. Des journées ponctuées d’ateliers de vulgarisation du mal et de formation d’enseignants, de parents et du public. Objectif, faire passer l’autiste de l’exclusion à l’inclusion.
