Le verdict des dirigeants de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Ceeac) est tombé mercredi en soirée, au terme du mini-sommet sur la crise centrafricaine organisé à huis-clos à N’Djamena au Tchad. « Impossible en l’état actuel des choses de reconnaître un homme qui s’est auto-proclamé président », a déclaré Idriss Deby Itno, président en exercice de l’organisation sous-régionale, au nom de ses pairs, parlant de Michel Djotodia, le chef de la Séléka qui s’est auto-proclamé président dimanche 24 mars dernier après le putsch contre François Bozizé. Toujours selon le chef d’Etat tchadien, «il a pour cela été institué un collège qui sera voté par les forces vives de la nation (centrafricaine, ndlr) pour mener la transition pendant une période de 18 mois ». Ledit collège devrait jouer le rôle de l’exécutif et aura la charge de désigner un nouveau président de la transition, a-t-il également indiqué en substance. Une délégation est attendue à Bangui dès ce jeudi pour un début d’application de cette mesure.

La situation des soldats sud-africains qui ont perdu au moins 13 soldats lors des affrontements précédant le putsch, était aussi au menu de la rencontre à laquelle prenaient part les présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, béninois, Thomas Yayi Boni, gabonais Ali Bongo Ondimba et équato-guinéen Téodoro Obiang Nguema. Le président sud-africain, Jacob Zuma, qui était aussi présent s’est dit prêt à retirer ses hommes de la RCA, à condition que l’Union africaine ou la Ceeac le demande.

Par ailleurs, Idriss Deby Itno a réagi au sujet de l’accusation du président Bozize portant sur le rôle joué par l’armée tchadienne lors de son renversement, la qualifiant de « ragot ». Et il a fait savoir que le Bénin est prêt à accueillir l’ancien président centrafricain si ce dernier, actuellement en exil à Yaoundé, en exprime le besoin.