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Dossier de la Rédaction

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Lampistes et vrais coupables

Comme l’hydre de la fable continuellement en train de renaître de ses cendres, la tricherie s’est invitée une nouvelle fois lors des récents jeux scolaires de Bertoua. Avec, au bout du compte, près de 200 athlètes sanctionnés. Une semaine plus tard, à Douala, pour le compte de la Fenass-co B, 311 athlètes ont été disqualifiés sur un total de 1138. Soit un taux de fraude de plus de 26,5%. Et ce, en dépit de nombreuses campagnes de sensibilisation initiées et conduites par différentes instances en vue d’éradiquer un phénomène qui n’honore ni ses acteurs, ni le mouvement sportif national. Et encore moins, les jeunes compétiteurs qui sont, à la vérité, des victimes de sordides machinations dont les commanditaires tirent les ficelles dans l’ombre.

C’est pourquoi les sanctions infligées à ces dizaines de gosses pas totalement innocents, il est vrai, peuvent paraître injustes ou, à tout le moins, contestables. Elles sont sujettes à caution. Aussi vrai que les jeux scolaires constituent, selon le ministre des Enseignements secondaires, « un moment de retrouvailles, de partage et d’amitié », toute velléité tendant à en altérer l’esprit doit être combattue avec la plus grande fermeté. En faisant une indispensable différence entre les lampistes, porteurs d’eau sans envergure ou intention délictuelle, et les donneurs d’ordres, corrupteurs impénitents de jeunesse qui ne s’imposent aucune barrière morale.

Au demeurant, le MINESEC en convient : les athlètes ne s’établissent pas eux-mêmes des licences. Cette tâche incombe à des responsables parfaitement identifiables que rien ne saurait absoudre au regard des dérapages décriés. C’est sur ces éducateurs dévoyés que devrait s’abattre avant tout le couperet. Impitoyablement. Car, c’est bien eux, ces adeptes des victoires à tout prix et par tous les moyens qui ont créé et installé durablement la gangrène de la tricherie, y compris le mercenariat, dans les jeux scolaires. Une dérive dont les effets dévastateurs ne se cantonnent pas, malheureusement, au seul champ des compétitions sportives scolaires. Au final, en effet, c’est la société tout entière qui pâtit de ces forfaits.

En témoigne, ce culte du raccourci, du gain facile qui fait florès autour de nous. Au point d’éclipser progressivement les valeurs sacrées que sont le goût de l’effort, l’amour du travail, le souci de la tâche bien accomplie. Au point que certains chroniqueurs, pas forcément adeptes de la médisance, n’hésitent pas à parler de triomphe de la « médiocratie ». Là où il faudrait quêter inlassablement l’excellence pour rivaliser avec les autres nations dans cette compétition planétaire qui ne distingue et prime que les meilleurs.

La tricherie entretenue dans le déroulement des jeux scolaires est ainsi loin d’être un fait anodin. Loin s’en faut ! L’entreprise ne promeut pas seulement une face hideuse de notre société, mais, plus grave, elle y instille une vermine asphyxiante, paralysante pour les générations montantes. Ce qui est fort désastreux pour la morale publique, pour le devenir commun. C’est pourquoi les auteurs de ces forfaits méritent un châtiment exemplaire. Encore faut-il avoir le courage d’identifier les vrais coupables de ces égarements qui sapent les fondements de la société. En s’attaquant à la crème de celle-ci. Car, il faut soigneusement éviter de punir la tête lorsqu’il est établi que c’est le bras qui a failli. C’est une question de justice, de responsabilité.

 

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