Le processus de normalisation des relations entre le Soudan et le Soudan du Sud a franchi une nouvelle étape au début de ce mois d’avril. Longtemps annoncée et sans cesse ajournée, la reprise des exportations du pétrole du Soudan du Sud par les oléoducs soudanais est effective. La promesse du gouvernement du Soudan transmise par le ministre du Pétrole, Stephen Dhieu Dau, s’est donc concrétisée. Le 14 mars dernier, le ministre Dhieu Dau, assurait, en effet, que les compagnies pétrolières du Soudan du Sud avaient été autorisées à reprendre la production pétrolière dans un délai de deux à trois semaines. Le Soudan du Sud prévoit de reprendre sa production de pétrole à un rythme initial de 150.000 à 200.000 barils par jour. La première cargaison étant attendue au terminal soudanais du port Soudan vers la fin du mois de mai.

La suspension de la production pétrolière du Soudan du Sud à cause des frais de transit du voisin soudanais jugés élevés par le gouvernement d’en face avait paralysé le fonctionnement des économies des deux pays dont l’un tire l’essentiel des revenus de la production pétrolière et l’autre des moyens considérables. Les relations entre les deux voisins demeuraient également tendues à cause des questions épineuses telles que le statut final de la zone contestée d’Abyei, l’approvisionnement des mouvements rebelles, les zones frontalières revendiquées par les deux Etats et le statut des ressortissants vivant dans l’autre pays.

Ces questions avaient empoisonné les relations entre les deux Etats au point où pendant longtemps, ils étaient restés sourds à toute proposition constructive et n’avaient jamais hésité à lancer des attaques contre le voisin. Il faut certainement voir dans la relance du processus de normalisation des relations ente les deux voisins le débuts des efforts inlassablement menés par Thabo Mbeki, ancien président sud-africain, médiateur en chef de l’Union africaine dans la crise soudanaise. L’accord partiel signé le 27 septembre dernier à l’issue d’un face-à-face à huis clos entre les présidents soudanais et sud-soudanais témoigne de la volonté du médiateur en chef d’accélérer le processus de normalisation. L’autre étape décisive dans ce processus est certainement le suivi de ce dossier par un autre médiateur, le Premier ministre éthiopien, Hailémariam Desalegn. En janvier dernier, les deux médiateurs ont initié un autre sommet des deux chefs d’Etat. Au même moment, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies encourageait les deux dirigeants « à traiter de manière décisive tous les problèmes en suspens » tandis que la présidente de la commission de l’Union africaine émettait l’espoir que les deux présidents s’accordent sur les voies et moyens les meilleurs pour surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des accords historiques signés en septembre.