Comme annoncé à la dernière audience, les débats de mardi ont tourné autour du volet « dépliants ». Un terme en référence à ces documents produits par des Ong, dans le cadre de la sensibilisation contre le paludisme. Au cours de son interrogatoire par son conseil, Me Nyabia, Urbain Olanguena Awono est revenu sur le partenariat du ministère de la Santé à l’époque des faits avec le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose des Nations unies.
C’est dans le cadre de cette collaboration que des financements nécessaires ont été mobilisés pour lutter contre ces trois maladies.
C’est sur la base desdits financements que des dépliants ont été confectionnés dans le cadre de la prévention antipaludéenne. Un spécimen a même été présenté à la cour et retenu comme pièce à conviction n°1 de la défense. Les dépliants en question ont été conçus au profit de dix associations régionales pour leurs activités de lutte contre le paludisme. Urbain Olanguena Awono a expliqué au tribunal que tous les dépliants ont été effectivement réalisés et livrés aux équipes de lutte contre le paludisme. Il répondait ainsi à une question de son avocat sur la conception effective des dépliants par les Ong et associations, conformément aux objectifs désignés par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Il a appuyé ses dires en citant trois auditeurs ayant confirmé la production et la livraison de ces documents. « Un atelier de clarification et plusieurs visites auprès des ménages à Yaoundé en juin 2007, et une étude auprès de 1. 600. 000 ménages sur l’ensemble du territoire sont la preuve que les activités requises ont été menées », a-t-il ajouté.
Il a expliqué en détails l’origine des financements ayant permis la réalisation de ces dépliants, et d’autres activités liées à la lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose. « Le Fonds mondial a développé un système de financement à décaissement rapide et son modèle d’intervention basé sur la performance et les résultats ne le conduit qu’à financer des projets bien montés et de haute qualité », a précisé Urbain Olanguena Awono. Il a déclaré avoir siégé pendant plus de trois ans au conseil d’administration de cette structure pour les régions Afrique centrale et occidentale.
Comme il l’a dévoilé, pour bénéficier des subventions, le pays demandeur est tenu de mettre en place une politique nationale d’évaluation de ses projets. Et c’est la Country Coordinating Mechanism (CCM), qu’il met en place en 2002 et dirige pendant deux ans, qui a la charge de répercuter l’appel à projets du Fonds mondial et d’élaborer lesdits projets. D’après l’ex-Minsanté, « une fois que le projet est approuvé par le Fonds mondial, le CCM désigne le bénéficiaire principal chargé de la mise en œuvre du projet. C’est encore lui qui a la responsabilité de veiller à la transparence et à la traçabilité de la gestion des fonds. » Après une première proposition de financement avortée, l’Etat camerounais a ainsi fait une autre tentative en proposant trois projets différents pour chaque maladie.
Les trois projets sont évalués à 97,5 millions de dollars US. Cette somme visait le financement des projets de lutte contre ces trois maladies pendant cinq ans. Sur ce montant, 16 millions de dollars US étaient réservés à la prévention du paludisme. Mais, c’est le 10 septembre 2004 que les accords ont été signés entre le Fonds mondial et le Cameroun, après neuf mois de négociations. Suite à l’examination-in-chief, plusieurs pièces ont été produites par la défense sur ce volet. L’audience reprendra le 23 avril prochain, afin de permettre aux avocats de Urbain Olanguena Awono de se procurer auprès du ministère de la Santé publique et des greffes du Tribunal de grande instance du Mfoundi, les documents à produire pour ce qui est du volet « ACMS ».
