Les ministres en charge de ce secteur ont pris des résolutions fortes à Yaoundé.

L’artisanat contribue pour 7 à 30% au produit intérieur brut du continent africain. Vu son potentiel, ce n’est pas assez. Et au niveau de chaque pays, on a bien pris conscience du rôle que peut jouer ce secteur dans le développement. C’est le sens à donner à l’institutionnalisation de la Conférence des ministres du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (Codepa), organe suprême de cette organisation créée en 1990 pour promouvoir l’artisanat africain. Succédant aux travaux d’experts, les ministres en charge de l’artisanat des pays-membres du Codepa ont travaillé vendredi dernier à Yaoundé, à l’adoption des statuts de leur organisation. 

Lesdites assises, ouvertes par le vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les assemblées, Amadou Ali, se sont closes sur des résolutions fortes. Les ministres ont, en effet, validé et adopté le projet de statut et le règlement intérieur du Codepa, de même que le statut de son personnel. La suite, c’est le démarrage de trois principaux chantiers. La construction du bâtiment-siège du Codepa sur un site de 3500 m² mis à disposition par le Burkina Faso et financé par les Etats-membres qui devront chacun contribuer à hauteur de 50 millions de F.

Reconduit pour un mandat d’un an par la Conférence des ministres, le président en exercice du Codepa, Laurent Serge Etoundi Ngoa, par ailleurs, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) du Cameroun, devra poursuivre l’arrimage du Codepa à l’Union africaine, pour en faire une institution spécialisée. Autre chantier, le recouvrement des créances. « Nous sommes 28 Etats. Il y a des pays qui doivent déjà beaucoup d’argent à l’organisation. Il faudrait essayer de refaire la trésorerie », a déclaré Laurent Serge Etoundi Ngoa.

Et les artisans alors ?

Tous les pays africains membres du Codepa mettent en place des infrastructures, des cadres juridiques et réglementaires, et des espaces de promotion pour permettre aux artisans de valoriser leurs productions. Actuellement, le défi de l’organisation c’est de mettre sur pied un programme d’appui aux Pme artisanales d’Afrique (Papea). « C’est un vaste programme qui prend en compte toutes les préoccupations des artisans à savoir la formation, le financement et le commerce », explique Sié Théophile Sib, secrétaire général du Codepa. L’organisation entend également mettre en place au cours de cette année, la galerie virtuelle de l’artisanat africain, programme qui est actuellement dans sa phase-pilote. « Si on arrive à mettre ce programme en place, il pourra apporter beaucoup à l’artisanat africain », ajoute le secrétaire général. Seul hic pour l’heure, trouver les financements pour la réalisation de ce programme, évalué à deux milliards de F.