Le Togo est mal à l’aise depuis quelques mois. Le climat politique est, par moments, ponctué par des grèves, des actes de vandalisme, voire d’autres dérives qui entraînent souvent des décès.

Lundi dernier, la grève des fonctionnaires, qui intervenait dans un climat tendu, a pris une tournure tragique avec la mort d’un élève de 12 ans.

Certes, le gouvernement a fermé tous les établissements primaires et secondaires et appelé au calme, certes aussi, le principal syndicat gréviste a annoncé une suspension du mouvement pendant 48 heures pour donner une chance au dialogue. Mais ce dégel momentané ne décrispe pas du tout l’atmosphère politique délétère de ces derniers mois, notamment marqué par les incendies des marchés de Lomé et Kara ainsi que les manifestations de l’opposition et des journalistes de ces dernières semaines qui ont parfois paralysé les écoles et les hôpitaux publics.

Les mouvements de protestation contre la politique gouvernementale ont pris une envergure telle que les forces de l’opposition ont mis sur pied deux associations : le collectif « Sauvons le Togo » et la coalition « Arc-en-ciel. » Récemment, plusieurs milliers de partisans de l’opposition ont manifesté, dans les rues de Lomé, la capitale, pour réclamer la libération des opposants incarcérés dans le cadre des incendies qui ont ravagé deux des marchés du pays, à l’occasion du premier anniversaire du collectif « Sauvons le Togo. » De même, plusieurs opposants se sont exilés pour tirer la sonnette d’alarme parmi lesquels la juriste Brigitte Adjamagbo-Johnson, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains, présidente de la coalition « Arc-en ciel. »

Les acteurs politiques demeurent, toutefois, convaincus que le malaise actuel ne profite ni à l’opposition, ni au régime du président Faure Gnassimgbe Eyadema encore moins au Togo dans un contexte où les élections locales et législatives sont annoncées. D’où les appels au dialogue. Pour sa part, le ministre du Travail a annoncé l’ouverture des discussions avec la Synergie des travailleurs du Togo. Le porte-parole de ce syndicat estime qu’il faut donner une chance au dialogue avec le gouvernement.