Des décennies durant, invariablement, de manière quasi imperceptible, une certaine image de la coopération avait fini par s’installer dans les esprits: échanges de visites ponctuées de proclamations généreuses, d’effusions plus ou moins chaleureuses pour pas grand’ chose au bout du compte. Des rencontres exploratoires très intéressées en apparence, il ne restait au fil des ans que des souvenirs. Une maigre consolation. Les temps sont manifestement à la mutation. Les habitudes aussi. Ainsi qu’en témoigne depuis peu l’admirable élan de la coopération turco-camerounaise. Du concret.
C’est dans cette optique que s’inscrit le forum économique régional de Maroua qui ferme ses portes ce jour. Pas moins d’une trentaine d’hommes d’affaires d’horizons variés ont accouru de Turquie, en quête d’opportunités dans le chef-lieu de l’Extrême-Nord, cette partie du triangle national présentée comme étant « la plus proche du paradis », au regard de ses énormes potentialités touristiques. Des paysages lunaires fascinants de splendeur qui y abondent, aux parcs et aires protégées, le tableau est alléchant à souhait. Il n’est donc pas étonnant de constater que nos hôtes affichent un intérêt sans fioriture.
Des contacts prometteurs ont été également enregistrés dans les secteurs de l’agropastoral et de l’agro-alimentaire. On sait, contrairement aux idées reçues, que le septentrion en général, et l’Extrême-Nord, en particulier, constitue la zone agricole, par excellence, du pays. Avec ses vastes étendues cultivables et adaptées à la mécanisation. La seule hypothèque à lever étant la maîtrise de l’eau, ce qui peut se réaliser à travers notamment une exploitation judicieuse des nappes phréatiques existantes. En somme, un champ large qui présente des perspectives de partenariat mutuellement bénéfique pour les différentes parties.
Il est édifiant, à cet égard, de relever l’implication bienfaisante d’acteurs institutionnels à l’instar du Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC) et de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (CCIMA) auprès des opérateurs économiques nationaux. Des créateurs de richesses qui doivent s’approprier définitivement le montage des projets viables. Et surtout se garder de toute idée de philanthropie, de manne céleste dans les affaires. Afin de donner toutes ses chances à la coopération agissante et fructueuse entre la Turquie et le Cameroun engagés plus que jamais dans un partenariat dynamique et fructueux.
