Que vous évoque le nom d’Ali Baba ? A coup sûr, vous pensez au personnage des contes des mille et une nuits, accompagné des 40 voleurs. Très peu de la nouvelle génération songeraient au chanteur camerounais décédé il y a près de dix ans, célèbre notamment pour son « Tsa tsa merengue ». Ou  pour son apparition dans la bande originale du film hollywoodien « Mo money » avec son titre « Keya reya ». C’est pour le rappeler au bon souvenir de tous que l’artiste Modibo Ndjina vient de commettre « Tourmiyeh », un album fort de huit titres. Celui-ci rend, en effet, hommage dans son titre éponyme à celui qui aura été son mentor dès l’adolescence. Mais Modibo Ndjina ne s’arrête pas là, puisque d’autres chanteurs du Grand Nord comme Oumarou Sanda ou Abdou Benito sont également à l’honneur avec les titres « Mi handa », « Gorgi » ou encore « Mi yedji tita ». « Ce sont mes maîtres et je tenais à prendre de mon temps et de mon énergie pour les honorer, pour qu’on ne les oublie pas », explique Modibo Ndjina.
« Tourmiyeh », chanté entièrement en fufuldé, est aussi l’occasion pour celui qui fut longtemps le danseur d’Ali Baba de dénoncer certains maux qui minent la jeunesse, demandant à son auditoire de ne point « attendre une contrepartie d’un service rendu ». De son vrai nom Jean-Bosco Ndjina, l’artiste a fait sa renommée dans le Septentrion en faisant notamment partie, comme chanteur stagiaire, du « Rocafiest-stars », l’orchestre du Grand Nord créé en 1987. Il va ensuite démarrer une carrière solo après la séparation du groupe dans les années 90. Sans oublier des collaborations avec notamment le groupe Patengue. Le chanteur est donc lancé dans la promotion de cet album sorti depuis six mois.