Après deux jours d'échauffourées entre les Forces de sécurité et les jeunes sans emploi, qui ont fait 3 blessés par balles parmi les manifestants et d'importants dégâts matériels, le calme est revenu dimanche à Diffa (Extrême-Est du Niger),

suite à l'intervention du Premier ministre Brigi Rafini dépêché par le président de la République, Mahamadou Issoufou.

Depuis samedi, les ressortissants de la région, sans emploi, sont sortis dans les rues pour protester auprès des autorités contre les conditions de recrutement, en leur défaveur, au niveau des sociétés, notamment pétrolières, implantées dans la zone.

Tout l’après-midi de vendredi, les jeunes de Diffa ont affronté les éléments de la police, de la garde nationale et de la gendarmerie, dans les différents quartiers de la ville. Depuis le début de l’exploitation pétrolière dans l’Extrême-Est du pays, des tensions sociales sont perceptibles. Les jeunes, qui n’arrivent plus à aller en Libye, fondent leurs espoirs sur l’exploitation pétrolière. Même les petits personnels d’appui (plantons, gardiens, manœuvres, etc.) sont recrutés à Niamey au détriment des locaux qui avaient beaucoup fondé l’espoir de la résorption du chômage dans cette région grâce à la manne pétrolière. Cette précarité de la vie s’est surtout conjuguée au désœuvrement des jeunes de cette région qui, traditionnellement occupés par des travaux de cultures de contre-saison, se trouvent aujourd’hui en proie au chômage du fait de l’inondation de la rivière de la Komadougou Yobé, sur le Lac Tchad. Manifestement si les autorités n’y prennent garde, le Niger risque d’être pris, même à son corps défendant dans le tourbillon de la malédiction du pétrole. Ce n’est un secret pour personne, depuis la nuit des temps, le sous-sol nigérien regorge d’importants gisements miniers dont notamment l’uranium (parmi les plus grandes réserves mondiales) et tout récemment le pétrole. C’est ainsi que depuis le lancement en novembre 2011 des activités d’exploitation de ce pétrole, le Niger a rejoint les rangs des pays producteurs et exportateurs avec tout ce que cela comporte comme dividendes importantes. Actuellement, le Niger possède un système moderne d’industrie pétrolière complet. Car non seulement il est producteur, mais en plus c’est l’un des rares pays africains où se raffine l’or noir sur place. De l’avis des spécialistes, les recettes générées par le pétrole et les autres minerais du sous-sol nigérien sont de nature à booster durablement l’économie du pays, qui pour l’instant compte parmi les plus pauvres au monde. Le défi majeur à relever par les tenants du pouvoir à Niamey, sera invariablement de transformer les atouts en ressources naturelles en vue du développement.