La République populaire du Bangladesh pleure ses morts. Au moment où il est établi que l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza de Dacca a tué plus de 400 personnes, le pays demeure sous le choc.

Les populations sont d’autant plus choquées que le pire accident industriel survenu au Bangladesh aurait pu être évité si le propriétaire de l’immeuble, Mohamed Rana, n’avait pas forcé les ouvriers à reprendre le travail dans cet édifice qui présentait des fissures au lendemain d’un séisme.

La colère des milliers d’ouvriers, qui ont manifesté avant-hier dans les rues de Dacca, se justifie par l’irresponsabilité du propriétaire de l’immeuble par rapport à la vie de ses employés et la gestion de son édifice. C’est donc à dessein que ces ouvriers ont scandé des slogans pour revendiquer de meilleures conditions de travail mais aussi la peine de mort pour ce patron qui ne se soucie guère de la vie de ses collaborateurs.

Autant il convient de condamner l’irresponsabilité du propriétaire de l’immeuble qui n’a pas su s’entourer des conditions de sécurité nécessaires pour la continuité de ses activités, autant il faut déplorer l’immobilisme des services techniques locaux qui n’ont pas pu ou su voir le danger venir. L’hécatombe bangladaise est d’autant plus blâmable qu’elle peut survenir dans n’importe quel coin du monde si les protagonistes se comportent de la même manière. Au-delà du Système de préférences généralisées (SPG) envisagé par l’Union européenne, il y a certainement lieu d’être plus regardant au Bangladesh comme ici au Cameroun en matière d’acquisition des terrains, d’élaboration des devis , de délivrance des permis de bâtir, de mise en œuvre des plans de construction, de suivi de la mise en œuvre desdits plans, de la maintenance des immeubles publics et privés.