Les employés ont observé une trêve mardir, en attendant les résolutions d’une rencontre interministérielle.
Rebelote pour les employés de la Société internationale des travaux ferroviaires (Sitrafer). Lundi dernier, ils ont, à nouveau, passé un séjour sur les rails, question de bloquer la circulation des trains en direction de Ngaoundéré. Mais la grève a été suspendue hier, le temps de la réunion avec des responsables de Sitrafer, des membres du gouvernement et des représentants de syndicats, tenue au ministère des Transports. Les conséquences de ce sit-in sont, d’après une lettre adressée et transmise hier à différents départements ministériels et même à la présidence de la République par les syndicats du rail : « Le débarquement des voyageurs du train couchette Ngaoundéré-Yaoundé au niveau de la gare-marchandise de Yaoundé, l’annulation de tous les trains en provenance ou à destination de Ngaoundéré. »
Le but de la manœuvre menée de 5h à 20h était de se faire entendre par les dirigeants de cette entreprise sous-traitante de Camrail, et par le gouvernement vers qui ils tournent un regard suppliant. Comme en janvier dernier à Yaoundé ou en septembre 2012 à Douala, le blocage des rails se justifie, cette fois encore, à cause des arriérés de salaire. Les 291 travailleurs de Sitrafer sont sans rémunération depuis six mois. D’après la lettre adressée à plusieurs administrations par les syndicalistes, « ces travailleurs éprouvent d’énormes difficultés depuis plus de trois ans. C’est ainsi qu’ils en sont à leur sixième débrayage. »
Cette correspondance donne les détails financiers sur la situation actuelle des employés de Sitrafer. Elle parle d’une dette salariale de 300 millions de F, mais aussi d’une accumulation de revenus sociaux non-payés à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) d’un montant de plus de 400 millions de F. Pourtant, lors de la grève de janvier dernier, où ils revendiquaient déjà sept mois de salaires impayés, le gouvernement avait pris certaines mesures. Quatre mois d’arriérés avaient été payés après deux réunions interministérielles les 10 et 16 janvier derniers. Vincent Melingui, président du Syndicat national des travailleurs de la maintenance ferroviaire (Synatramfer), affirme que, « les trois mois restants non pas été payés, et depuis février, ils n’ont reçu aucune rémunération à ce jour. » La rencontre du Mintransports s’est alors penchée sur ces questions et sur la liste des sollicitations des employés de Sitrafer.
Monica NKODO
