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Dossier de la Rédaction

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Un tournant

La nomination mercredi dernier par le président de la République de trente sénateurs et leurs suppléants, complète et consacre la mise en place de la chambre haute du parlement. Et ce, conformément aux dispositions de la loi fondamentale. Ce qui devrait permettre à plus ou moins brève échéance une meilleure action du parlement dans son rôle constitutionnel : légiférer et contrôler l’action du gouvernement. Ce qui n’est, assurément, pas une balade de santé, tant il est vrai que ni voter les lois conformes aux aspirations et aux intérêts du peuple camerounais, ni garantir une geston saine et orthodoxe de la chose publique n’est une tâche aisée.

Sur les lois qui représentent le code de conduite opposable à tous pour l’édification d’une société de progrès dans la justice, le chantier, à l’évidence, est immense. Absorbant. Surtout dans le contexte déroutant d’un monde en perpétuelle mutation et où les repères, les valeurs, les comportements individuels et collectifs migrent à une vitesse quasi trépidante. Ce qui contraint le législateur à s’adapter, pratiquement à marche forcée, à la donne socio-politique, voire économique et culturelle en constante transformation. Il n’y a qu’à voir, à cet égard, les ravages de la cybercriminalité dans les sociétés modernes, y compris les mieux structurées en termes de régulation.

Sur le front du contrôle de l’exécutif, il y a tout aussi du grain à moudre pour les membres du parlement. D’autant que, malgré la détermination du chef de l’Etat de réduire à leur plus simple expression les délinquants en col blanc, les prédateurs de la fortune publique ne baissent pas les bras. Il suffit de considérer la prolifération des actes de détournement de derniers publics et la subtilité grandissante dans le mode opératoire des auteurs de ces actes criminels. On peut même soutenir, sans grand risque de se tromper, que le « métier » ne cesse de faire des émules. En témoigne l’activité sans répit du côté du Tribunal criminel spécial (TCS).

Or, dans cette croisade en faveur de la bonne gouvernance, la marque du parlement est demeurée très peu perceptible, pour en dire le moins. A la différence, par exemple, du pouvoir judiciaire qui donne de la voix ces dernières années. On attend par conséquent du parlement dans ses deux composantes, mais plus particulièrement du Sénat, une action plus résolue et palpable au profit de l’action salutaire d’assainissement des finances publiques engagée par le président Biya. Et l’on pourrait ici convoquer les dispositions constitutionnelles selon lesquelles « l’initiative des lois appartient concurremment au président de la République et aux membres du parlement » pour relever et déplorer la trop grande discrétion de nos parlementaires jusqu’ici.

L’avènement du Sénat dans le paysage institutionnel de notre pays ouvre, il faut l’espérer, de nouvelles perspectives dans l’optique d’une plus grande affirmation du parlement. Au-delà de l’indéniable auréole qui entoure les membres du pouvoir législatif. L’entrée en scène des cent premiers sénateurs de notre pays marque donc un tournant vers un meilleur équilibre des pouvoirs, vers une consolidation très attendue de l’Etat de droit, de notre processus démocratique.

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