Les tout premiers sénateurs camerounais effectuent leur rentrée aujourd’hui à Yaoundé. Accueillis dans notre capitale politique depuis quelques jours par l’entremise des services du vice-Premier ministre en charge des relations avec les assemblées,ils ont été installés sur les hauteurs de l’une des plus célèbres collines de Yaoundé, à l’hôtel Mont-Febe. D’aucuns se sont préparés à cette rentrée, par affinité politique.
Il en est ainsi des sénateurs issus des rangs du principal parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Sous l’égide du secrétaire général du comité central du RDPC, Jean Nkuete, une réunion a regroupé hier au palais des Congrès de Yaoundé les « vénérables » dudit parti.
Cette rentrée s’effectue conformément aux dispositions légales qui la fixe au troisième mardi après la proclamation des résultats. La loi fondamentale dispose aussi qu’à l’ouverture de sa première session ordinaire, le sénat élit son président et son bureau. D’autre part, il fixe lui-même ses règles d’organisation et de fonctionnement sous forme de loi portant règlement intérieur. Eu égard à l’importance de ces dispositions, il n’est pas exclu qu’elles aient été effleurées voire évoquées au cours de la rencontre tenue hier au palais des congrès, au-delà bien sûr des félicitations et des remerciements d’usage pour la circonstance.
La rentrée de ce jour constitue une étape importante du processus de mise en place de l’une des institutions prévues par la loi fondamentale du 18 janvier 1996 , à savoir le sénat qui précède, dans cette architecture institutionnelle, l’avènement prévue du conseil constitutionnel, dans le cadre de la construction d’un état de droit. Ce processus a été déclenché le 27 février dernier, par un décret présidentiel convoquant le corps électoral en vue du scrutin sénatorial fixé le 14 avril suivant.
Sur la ligne de départ, huit formations politiques ont déposé à Elecam des listes de candidats à la candidature pour le choix de 70 sénateurs dont sept par région. Il s’agit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), du Social Democratic Front (SDF), de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), du Mouvement pour la défense de la République (MDR), de l’Union des populations du Cameroun (UPC), de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP), du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Après le tamis effectué par Elecam conformément aux textes en vigueur suivi des décisions de la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, quatre partis politiques ayant battu une campagne électorale de proximité ont présenté des candidats devant les électeurs : le RDPC, le SDF, l’UDC et l’UNDP. Les résultats proclamés lundi le 29 avril par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel n’ont fait de place qu’aux candidats de deux partis politiques : le RDPC avec 56 sièges dans huit régions (l’Extrême-Nord, le Nord, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, le Littoral, le Centre, l’Est et le Sud) et le SDF avec 14 sièges dans deux régions (l’Ouest et l’Adamaoua). Le 8 mai dernier, le président de la république, conformément aux dispositions légales, a nommé par décret les 30 autres sénateurs et leurs suppléants. Au total, la chambre haute compte des sénateurs titulaires élus et nommés, issus de six partis politiques, à savoir le Rdpc largement majoritaire avec 80 sénateurs, le SDF 14, le MDR , l’UNDP, l’ANDP et le FSNC, un sénateur chacun. Tandis qu’un militant de l’UDC a été nommé sénateur suppléant.
