La présence du Gso dans ce secteur de Yaoundé depuis deux mois dissuade les malfaiteurs.

L’atmosphère au marché Mfoundi de Yaoundé, au lieu dit « pont de la gare », lundi 13 mars était assez bruyante. Entre les commerçants interpellant bruyamment les acheteurs, qui eux sillonnent crânement les étals, rien ne laisse penser qu’il y a encore quelques mois, cette zone était le nid des brigands. Vols à la tire, agressions et autres crimes constituaient le quotidien des riverains qui en gardent encore des mauvais souvenirs.  « Nous vivions dans la peur. J’ai été agressé à cet endroit par trois bandits lourdement armés. Ils m’ont fait une entaille profonde dans le bras et m’ont arraché 67 000 F », se rappelle Etienne Kegné, vendeur de vivres. « J’ai mis des mois à m’en remettre. J’étais traumatisé, je ne passais plus par là tant j’avais peur de revivre la même expérience», ajoute t-il. L’omniprésence de ces malfaiteurs a aussi eu pour effet de décourager les clients qui avaient dès lors déserté cette partie le marché. « Un jour où j’effectuais mes achats du mois, j’ai été délestée de mon porte-monnaie par un garçon qui s’est enfui sous le pont après m’avoir frappé », se rappelle Nadège Zambo, qui a vite fait de trouver un autre marché pour se ravitailler. Les passants et autres passagers de taxis ont également subit les assauts de ces filous. Il ne se passait plus un jour, sans que bijoux, sacs à mains, téléphones et ordinateurs portables soient subtilisés à leurs propriétaires.

Les choses ont changé depuis que le Groupement spécial d’opération (Gso) a créé un poste dans un angle du marché, non loin du pont qui jouxte la gare ferroviaire en mars dernier. Cette présence vient ainsi sonner le glas de l’ère de terreur qui a longtemps régné dans ce lieu. L’angoisse qu’engendraient les diverses agressions à répétition, semble avoir cédé la place à la quiétude. « Il n’y a presque plus d’agressions depuis que les éléments du Gso se sont installés. Nous travaillons dans la paix », se réjouit Honorine Gomsi, gérante d’un magasin. 

Il faut dire que l’ouverture d’un poste du Gso au pont de la gare fait suite à une instruction du Délégué régional à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé. Selon une source policière, il était question de combattre l’insécurité grandissante dans cette zone. Entre autres, il s’agissait de veiller à la sécurité des populations en mettant hors d’état de nuire toutes personnes suspectées de délit et par ailleurs, assurer la fluidité de la circulation. Une dizaine d’officiers ont été mis à pied d’œuvre à cet effet. Au quotidien, ils s’attèlent à mettre les voleurs, constitués en général d’enfants de la rue, hors d’état de nuire. Ces officiers ont également procédé au déguerpissement du contre-bas du pont de la gare, principal repaire des brigands d’après des sources. Désormais, tout stationnement au niveau du pont et sur les allées du marché est interdit. Cette mesure favorise largement la circulation des personnes et des véhicules dans le secteur.