A l’occasion de la 2e Semaine mondiale des Nations unies pour la sécurité routière.

D’après les statistiques des l’Onu, plus de 5000 piétons sont tués sur les routes chaque semaine dans le monde. Aussi, la deuxième Semaine mondiale des Nations unies pour la sécurité routière, qui s’est achevée ce 12 mai , offrait une occasion d’attirer l’attention sur la question de la sécurité des piétons. Ceux-ci représentent ainsi environ un quart du nombre de décès sur les routes chaque année dans le monde. En raison du manque d’attention porté à leurs besoins et de la tendance ces dernières décennies à favoriser le transport motorisé privé, les piétons sont aujourd’hui exposés à un risque accru de décès et de handicap.

Parmi les victimes, un grand nombre d’enfants et de personnes âgées. La plupart des décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Cameroun, où la motorisation rapide pose des problèmes supplémentaires.

Au Cameroun, d’après des estimations de Sécuroute, environ 1500 piétons sont blessés ou tués par an. L’Ong appelle ainsi à la mise sur pied de mesure pour davantage garantir la sécurité des piétons. Beaucoup peut être fait pour adapter davantage notre monde aux déplacements à pied, en fournissant à tous les piétons des installations sûres. « Le piéton est un usager vulnérable. Au Cameroun, les routes ne tiennent pas compte d’eux. Sur environ 53.000 km de routes, moins de 5 km prennent les piétons en compte. Il n’y a qu’à Edéa et à la nouvelle route de Bonabéri qu’il y a des passages exclusivement réservés aux piétons, à ne pas confondre avec les passages cloutés. Mais, ces voies piétonnes sont très souvent encombrées par les voitures et les commerces », regrette Martial Missimikim, président de Sécuroute.

Pour les spécialistes, les mesures les plus efficaces consistent notamment à contrôler la vitesse des véhicules, à séparer les piétons de la circulation par des trottoirs et des passages pour piétons, à augmenter la visibilité des piétons et à garantir le comportement responsable de tous les usagers de la route. « 114 pays sur 193 ont une législation qui règlemente la circulation dans les villes. Au Cameroun, il n’y a pas de loi qui autorise le maire à règlementer la vitesse au sein de son agglomération. Nous pensons que les autorités locales doivent avoir le pouvoir pour réglementer la circulation, car celle-ci est plus dense en ville », suggère Martial Missimikim.

De leur côté, les piétons ne sont pas exempts de tout reproche. Beaucoup n’empruntent pas les trottoirs, les passages piétons, ne savent pas traverser la route, etc. Mais garantir la sécurité des piétons permettra d’encourager notamment la pratique de la marche, qui améliore la santé. Limiter les déplacements en véhicule à moteur réduit aussi la pollution atmosphérique et sonore, ce qui a des répercussions positives sur la santé.