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Dossier de la Rédaction

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Les consommateurs ne profitent pas de la baisse des prix de la farine

Le phénomène résulte de la bataille que se livrent les industriels du secteur meunier.

Mercredi 15 mai 2013, à Douala au quartier Madagascar. A voir le volume d’un beignet de 25 F ou de 10 F, le consommateur reste sur sa faim. Et pourtant, le prix du sac de farine a baissé à trois reprises ces derniers mois. Selon les accords entre le ministère du Commerce et les syndicats de distribution du secteur, le sac de farine standard devrait coûter 20500 F. Mais au marché Mboppi, on trouve les sacs de marque « Asso Sud», « Cam Sud », « Prince » et « Sem Sud » à 17300 F. Ça c’est pour ce qui est de la farine bas de gamme.

Dans le principal marché de gros de Douala (Mboppi), la farine haut de gamme s’écoule au maximum à 18500 F au lieu de 21500 F si l’on appliquait les prix homologués par les accords cités plus haut. Alors, pourquoi les beignets de farine et le pain n’augmentent pas de poids ? A qui profite la marge de plus de 2000 F entre les prix homologués et les prix pratiqués ? Pourquoi les opérateurs du secteur meunier se livrent-ils à cette guerre des prix ?

Tension

A en croire des informations relayées récemment par certains journaux, la présente baisse des prix serait causée par la décision des six meuniers (La Pasta, SCTB, SITRABCAM, Golden Flour, SCC, SMA) de suivre la tendance baissière enclenchée par Société le grand moulin du Cameroun (SGMC). Cette dernière a baissé ses prix le 28 décembre 2012 de 500 F, le 22 février 2013 de 500 F et le 12 avril dernier de 100 F. Selon une correspondance du secrétaire général par intérim du Groupement des industriels de la minoterie à laquelle CT a pu avoir accès, les six concurrents de SGMC estiment que cette dernière « en faisant chuter les prix voudrait les fragiliser et les pousser à la fermeture comme deux autres moulins qui ont déjà fermé ». En fait, de tous les sept opérateurs qui restent dans le secteur, il n’y a que SGMC qui est présente dans le domaine portuaire où elle paie des taxes locatives au Port autonome de Douala. Ses adversaires l’accusent par conséquent « d’utiliser abusivement à ses seules fins tout le quai N°13 pour le débarquement du blé au détriment des bateaux affrétés par les autres.»

Concrètement, pour saisir les enjeux du secteur de la minoterie, il faut observer sa structuration. CT a noté que le marché est en surcapacité nominale. La capacité d’écrasement de blé est de 2300 tonnes/jour. La Pasta 320t/jour SCTB 430t/j SITRABCAM 350t/j Golden Flour150t/j SCC 300t/j SMA 150t/J. SGMC possédait il y a quelques mois encore une capacité installée de 350t/j. Avec l’extension de son usine au port, elle vient de passer à 600t/j. Ainsi, sur des besoins en farine du marché évalués à 400 000 t/an, les moulins en service peuvent produire 620 000 t de farine/an. Soit 220 000t de trop ou 1,5 fois ce dont le marché a besoin.


Blocage

Evident de penser qu’en économie libéralisée, l’offre étant supérieure à la demande, les prix devraient être revus à la baisse. « Mais il y a aussi des mauvaises pratiques auxquelles se livrent certains opérateurs. Certains d’entre eux vendent des produits haut de gamme dans des sacs supposés contenir de la farine bas de gamme. Ce qui fragilise les produits en compétition sur un même segment », indique Léopold Nyeme, directeur commercial et marketing de SGMC. Une attitude qui peut expliquer la décision de SGMC de baisser ses prix sur tous les produits en entrée, milieu et haut de gamme.

Mais au fond, cette querelle entre opérateurs aurait pu aussi se régler au sein de leur syndicat, le groupement des meuniers. « Ce groupement est agonisant depuis le décès d’Albert Khemeka en 2011. Le président du groupement le Pca de La Pasta (M. Tawamba) a cru devoir nommer son employé pour assurer les fonctions de secrétaire général par intérim. En l’occurrence le directeur général de La Pasta », s’indigne Léopold Nyeme. Pour lui, la neutralité de l’ancien Sg était garantie par le fait qu’il était payé par l’ensemble des opérateurs et n’était assujetti à aucun d’entre eux.

Entretemps, la guerre sur les prix que se livrent les sept opérateurs ne profite pas aux consommateurs des beignets de farine ni de pain. Ce sont plutôt les grossistes et les revendeurs qui s’en sortent. La Pasta, SCTB, SITRABCAM, Golden Flour, SCC, SMA menacent de recourir aux importations de farine moins chère si SGMC continue de tirer les prix vers le bas. La situation semble bloquée.



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