La manifestation de samedi matin a permis de diffuser des messages essentiels.
« Si vous toussez depuis trois semaines au moins, il faut suspecter la tuberculose ». « Le diagnostic coûte 1000 F seulement et le traitement est gratuit». « Lorsque vous êtes sous traitement, vous n’êtes plus contagieux ». Et « Vous pouvez guérir au bout de six mois ». Ils sont clairs, simples et illustrés. Des messages contenus dans des brochures et distribuées aux populations de Yaoundé, samedi dernier, par les membres du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT). C’était au cours d’une marche de sensibilisation, partie du Boulevard du 20 mai pour le quartier Mvog-Ada en passant par Mvog-Mbi et Nkolndongo.
En tête de file, le Dr Jean-Louis Abena Foé, secrétaire permanent du PNLT. Il explique : « Le mal a été stabilisé au Cameroun avec en moyenne 25000 malades déclarés annuellement. Mais nous sommes conscients qu’il y a plus de personnes infectées et beaucoup meurent faute de diagnostic. D’où l’intérêt des marches organisées dans les quartiers populaires notamment, pour rappeler que la tuberculose ne tue pas, c’est une maladie guérissable ». Le Dr Abena Foé souligne, par ailleurs, que ce type de manifestations vise aussi à lever les stigmates. « Avoir la tuberculose ne veut pas dire qu’on a forcément le VIH comme beaucoup pensent. Sur les 25000 cas déclarés, seuls 40% sont infectés. Et même, l’on a beaucoup progressé au Cameroun dans la prise en charge de ces deux maladies. Donc, vaut mieux connaître son statut et se mettre sous traitement », conseille-t-il. Un traitement gratuit facilité avec la multiplication des centres de prise en charge des patients, soit un réseau de 250 unités actuellement.
Selon le secrétaire permanent du PNLT, la marche de samedi constituait également la conclusion d’un mois de manifestations liées à la tuberculose. Il y a notamment eu un colloque regroupant des spécialistes et des membres de la société civile, pour conduire à la mise en place d’une plate-forme camerounaise des ONG qui s’intéressent à la tuberculose. Désormais, l’on espère travailler en synergie et optimiser la lutte contre la maladie.
