Une opération coup de poing a été menée lundi dernier à Yaoundé, Douala et Garoua par le ministère du Commerce.
Toutes les huiles végétales vendues sur le territoire camerounais doivent être enrichies à la vitamine A. C’est la norme, rendue d’application obligatoire depuis 2011 par un arrêté conjoint des ministres en charge du Commerce, de l’Industrie et de la Santé publique.
Pratiquement deux ans plus tard, cette norme n’est pas du tout respectée par les commerçants. C’est le constat dressé lundi dernier par les équipes du ministère du Commerce, durant l’opération coup de poing menée dans les villes de Yaoundé, Douala et Garoua.
A Yaoundé, c’est au marché central que l’équipe conduite par Judith Ntyam, épouse Ossa, chef de section des inspections, des prix, de la concurrence et du commerce au Mincommerce est descendue. « Le marché est inondé par des huiles végétales de marque et qualité confondues ne respectant pas la norme. Les commerçants étaient incapables de nous fournir des certificats de conformité or, la commercialisation de ces aliments est conditionnée par l’obtention de ce document », confie Judith Ntyam.
Durant l’opération, les éléments du Mincommerce, au-delà du contrôle, ont saisi les huiles non-conformes. Jusqu’à hier, des chiffres sur les quantités exactes saisies à Yaoundé n’étaient pas encore disponibles. Toutefois, rassure-t-on au Mincommerce, le stock saisi sera détruit. Quant aux commerçants concernés, des sanctions sont prévues à leur encontre. Il s’agit, conformément à la loi sur la normalisation, d’une amende de 5% du chiffre d’affaires ou de 100% du bénéfice net du stock saisi. Mais, ce qu’on déplore le plus ici, c’est l’ignorance des commerçants des lois régissant leur secteur d’activités. « Les distributeurs, tout comme les commerçants sont fautifs », ajoute Judith Ntyam.
Au marché central de Garoua, toutes les bouteilles d’huile n’ayant pas la mention « Aliment enrichi » ont été retirées des rayons. Soit 2 250 litres d’huiles saisies par les contrôleurs, sous la conduite de Martin Charles Abessolo Monefong, chef de la brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du Mincommerce. Ici, après la phase de sensibilisation, un délai de quatre mois avait été accordé aux producteurs et aux importateurs d’huiles végétales. Ces derniers avaient d’ailleurs mobilisé des badauds pour saboter le travail des contrôleurs. Il a fallu l’intervention des forces de maintien de l’ordre et des responsables du marché, pour ramener le calme. Pour Martin Charles Abessolo Monefong, cette opération vise à promouvoir les aliments enrichis, les certifier, protéger la santé du consommateur, lutter contre la fraude, la contrebande et la contrefaçon et améliorer la compétitivité des entreprises locales de production. Des descentes sont annoncées dans les prochains jours dans toutes les autres régions du pays pour vider les rayons des huiles non conformes.
