La lenteur de la force en attente de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à se mettre en mouvement dans le cadre de la reconquête du Nord du Mali a été tellement flagrante qu’il a fallu que l’armée française se déploie instantanément pour stopper l’offensive des jihadistes et sauver le pays du chaos. Cette image de l’Afrique, qui n’assume pas ses responsabilités sécuritaires, et avoue son échec à garantir la paix dans son vaste territoire depuis 50 ans hante encore les esprits de nombreux fils du continent.
Ce n’est donc pas un hasard si la sécurité a constitué l’une des principales préoccupations des cérémonies marquant le cinquantième anniversaire de l’Union africaine. Au moment où les foyers de tension entretenus à l’Est de la RDC par les rebelles du M23 et en Somalie par les intégristes Shebab suscitent encore des inquiétudes et tandis que des jihadistes commettent des attentats en Afrique du Nord notamment en Libye et en Afrique de l’Ouest notamment au Niger et au Nigeria, la question de la sécurisation du continent coule de source.
Au-delà des solutions ponctuelles consistant, par exemple, à étendre le mandat de la MINUSMA(Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali) ou à organiser un sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, le choix réaliste supposequ’au niveau de chaque sous-région, les dirigeants trouvent des hommes et des moyens nécessaires pour rendre opérationnelles ces forces en nouant au besoin des partenariats solides avec d’autres pays. On a constaté que lorsqu’une force sous-régionale est mise sur pied, il est, de temps en temps, utile de renforcer ses moyens matériels et humains à l’image des forces de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) ou de la FOMAC (Force multinationale d’Afrique centrale). Alors que la reprise économique s’annonce pour de nombreux pays du continent malgré le fardeau de la dette et l’insuffisance de l’énergie électrique, Il appartient, aux Etats africains de relever efficacement le défi de la sécurité pour consolider la croissance et construire l’avenir.
