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Dossier de la Rédaction

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Quand les chaussures envahissent les trottoirs

http://cameroon-tribune.cmLes grands carrefours de Yaoundé sont transformés en points de vente de chaussures le soir venu.

Il est 20h30, ce mardi 21 mai 2013. La circulation reprend peu à peu son rythme normal au rond-point Nlongkak, l’un des grands carrefours de la capitale. Entre vrombissement des voitures et décibels s’échappant des snacks alentours, se vit une ambiance festive. Cependant, une activité particulière attire l’attention. Des tas de chaussures sont exposés. Il y en a de toutes les couleurs, de tous les goûts et de toutes les pointures. Pour dames, hommes et enfants. Tennis, mocassins, bottes, sandales, escarpins, compensées, pointininis… Des jeunes, chacun à sa façon, s’activent à vanter leurs marchandises.

Dans cette foule, une femme, la trentaine à peine entamée, étale ses articles sur des cartons déchirés. Clémentine Tayou, de son nom, est dans l’activité depuis deux ans. Elle avoue avoir pris l’habitude tous les soirs, après ses taches ménagères, de venir proposer des chaussures pour enfants. « Je préfère venir vendre ici la nuit pour éviter les nombreuses tracasseries de la journée avec la mairie ou les forces de l’ordre », avoue-t-elle.

La plupart des chaussures vendues ici proviennent, selon les commerçants, des marchés Mokolo et Central. Certains grossistes font même leurs achats à Douala. Les prix varient selon les marques et l’état de la chaussure.

Phénomène apparu, il y a quelques années, les marchés nocturnes de chaussures ne cessent de se multiplier à Yaoundé. De Madagascar à Omnisports, en passant par Biyem-Assi, Ekounou, Etoudi, Melen : pratiquement chaque quartier en dispose. Au rond-point de la Poste centrale, les heures tardives n’inquiètent ni vendeurs, ni clients. « Le choix de faire ses courses ici de nuit est stratégique. Au fur et à mesure que le temps passe, les prix baissent. Une chaussure taxée à 10.000 F à 19 h peut passer à 5000 F à 20 h. Et vous pouvez même l’obtenir à 2000 F », assure une cliente. Seulement, il faut savoir marchander car les prix sont fixés à la tête du client. Il faut également assurer ses arrières et sortir accompagné, car les pickpockets pullulent également à ces endroits.  Le client doit vraiment être sur ses gardes car certains de ces commerçants sont eux-mêmes des bandits ou agissent en complicité avec ces derniers. « Un jour, je suis partie de Melen sans téléphone portable, ni argent, ni chaussures », témoigne une abonnée de ces commerces d’un autre genre.

Il est donc clair que les marchés de nuit posent aussi un problème d’insécurité dans la ville. « Un soir en rentrant chez moi, j’ai trouvé une adolescente éplorée au niveau de la Poste centrale vers 22 h. Elle venait d’être violée par un vendeur de chaussures ayant réussi à l’entraîner dans un coin sombre et isolé, pour soi-disant lui présenter des chaussures plus belles que celles exposées », confie un cadre administratif. Au poste de police situé non loin de là, les plaintes pour vols et autres agressions se multiplient, tant de la part des commerçants que des visiteurs. Aussi, les forces de l’ordre recommandent prudence à tous.



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