Vue de l’extérieur, la station d’Akomnyada, située à environ 4 kilomètres de Mbalmayo dans le département du Nyong-et-So’o région du Centre semble déserte. Pourtant, il se passe des choses ici depuis bientôt deux mois.
Cette plaque de chantier, postée à l’entrée du site, renseigne d’ailleurs sur la nature des travaux en cours.
« Nous sommes en train de réhabiliter et de renforcer la capacité de pompage et de traitement de l’eau », lance très enthousiaste, Jean Williams Sollo, directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater). Les travaux évalués à 1,5 milliard de F sont réalisés par l’entreprise belge Aspac Cemac et financés par le gouvernement camerounais et la coopération belge.
Il est essentiellement question d’installer deux nouvelles pompes. Une pour améliorer la capacité de captage de l’eau et une autre pour refouler l’eau dans le réseau de distribution. Sur le site, malgré le calme apparent, les travaux entamés depuis avril battent leur plein. Dans la salle de captage située en contre-bas de la station, des ouvriers font preuve d’une énorme concentration, malgré le bruit assourdissant des machines qui tirent l’eau du fleuve Nyong qu’on peut apercevoir juste à l’arrière de la salle. « On est en train d’ajouter une électropompe », confie Hubert Abega, directeur technique à Camwater. Dans la salle attenante, d’autres personnes s’attèlent à l’installation des équipements électriques pour le fonctionnement de l’appareil. En effet, dans le cadre des travaux de réhabilitation en cours, le nombre d’électropompes va passer de quatre à cinq, question de renforcer la capacité de captage de l’eau brute. « Avec la nouvelle pompe, on va passer de 100 000 à 130 000 mètres cubes d’eau brute captée par jour », explique Stéphanie Ngo Ntamack, ingénieur de projet à Aspac Cemac.
Tout n’est pourtant pas si facile pour ces travailleurs. La station d’Akomnyada dispose d’un seul groupe électrogène qui prend le relais lors des pannes de courant. Et d’après Alexandre Eyebe Nti, chef secteur production, les pannes de courant sont un réel problème ici. « Pour démarrer le groupe, il faut 45 minutes et il consomme 650 litres de gasoil par heure. Lorsqu’il y a des coupures d’énergie, le groupe ne peut fournir que 50% de l’eau qui est distribuée dans les directions prioritaires », explique-t-il. On affirme ici qu’un arrêt de la station pendant cinq minutes, peut provoquer des coupures d’eau dans certains quartiers de Yaoundé pendant trois jours. En raison de leur cherté, toutes les stations ne sont pas équipées de groupe électrogène. Pour l’heure sur le site, le rythme d’avancement du chantier est jugé satisfaisant d’après le chef secteur production de la station. Du côté de l’entreprise, on annonce pour juillet prochain, la fin des travaux.
