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Dossier de la Rédaction

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Complicités résiduelles

La campagne de sécurité routière s’installe dans la durée. Sur les routes bitumées, en rase campagne, le spectacle de véhicules alignés au bord de la chaussée, passant au crible de gendarmes, est devenu coutumier. Avec en appoint, pour ces contrôles, le radar qui ne laisse aucune échappatoire aux chauffeurs en indélicatesse avec le respect des limitations de vitesse.

Le week-end dernier, le général Simon Pierre Dagafounangsou, commandant de la première région de gendarmerie, a pu se rendre compte de visu, lors d’une descente sur le terrain sur la route Yaoundé – Akonolinga, des évolutions de cette campagne. Une indication édifiante : sept cent mille francs ont été encaissés, en deux jours, en répression à soixante manquements au code de la route. Avec le constat que l’excès de vitesse, la circulation de vieux véhicules aux pneus inadaptés, la carence de certaines pièces dans le dossier résistent, même si la tendance générale des infractions relevées tendrait à la baisse.

Cela peut paraître anecdotique, tant la technique est vieille, mais le général Simon Pierre Dagafounangsou s’est intéressé à la méthode utilisée par les transporteurs, en surcharge de passagers pour déjouer les contrôles routiers. L’astuce consiste pour le transporteur à se délester du trop-plein de passagers, pour les récupérer un peu plus loin, une fois le barrage de contrôle franchi. Ce qui dénote d’une complicité évidente entre l’automobiliste et ses clients. Si un peu partout les passagers en surnombre traversent le poste de contrôle à pied, sur la route de Limbé par contre, des mototaxis sont enrôlés dans la combine pour le transbordement du surcroît de voyageurs. Une complicité nocive, lorsqu’on sait quelle part de responsabilité occupe la surcharge dans le lot d’accidents enregistrés sur nos routes. D’autant que ces véhicules qui sillonnent les pistes de brousse, pleins à craquer, dans un transport mixte de personnes et de biens, sont parmi les plus vétustes. Il n’y a pas longtemps un de ces véhicules a laissé cinq morts sur le carreau, non loin de Boum-Nyébél, sur la route Yaoundé – Douala.

Le général Dagafounangsou s’est voulu didactique en expliquant aux passagers les risques encourus dans cette situation. Pour amener ses interlocuteurs à se rendre compte du caractère suicidaire de cette attitude. Afin de réprimer cette complicité à l’avenir, le général a promis de faire escorter ces véhicules sur pas moins de quatre kilomètres, de manière à imposer une longue marche aux passagers complaisants.

Il serait toutefois sévère de condamner ces transporteurs qui écument les zones enclavées de nos campagnes avec des véhicules surchargés de passagers et de marchandises. Lorsqu’on observe ce phénomène à partir de Yaoundé, dans un bureau climatisé, il est difficile d’en évaluer les tenants et les aboutissants. Il est tout au moins loisible de constater que cette pratique ne prospère pas sur des destinations correctement ou passablement desservies par le réseau routier. Ce phénomène demeure quasiment l’apanage des localités mal loties en infrastructures de communication ou des quartiers périurbains des villes ayant en commun, une pitoyable offre en moyens de transport. Dans ces conditions, voyager pour un passager devient parfois une question de vie ou de mort. Eradiquer ce phénomène, en occultant ces problèmes à la base, pourrait s’apparenter au mythe de Sisyphe, ce personnage de la mythologie grecque condamné par les dieux à porter un bandeau et à rouler vers le sommet d’une montagne un gros rocher qui, avant que le but ne soit atteint, roule vers la vallée obligeant ainsi l’infortuné à recommencer sans cesse sa corvée…

 

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