« Quand l’espoir se réveille… » de Careen Pilo dépeint une passion complexe entre un enseignant et son étudiante.
Une romance interdite. Une passion dévorante freinée par l’impression de se faire plaisir mais en même temps, de causer du tort. Cette tempête de sentiments est traversée par Nanuel. Le héros du roman de Careen Pilo intitulé « Quand l’espoir se réveille » est face à un conflit intérieur. Enseignant à l’université de Ngaïkadâ, son cœur chavire pour Oriane, une de ses étudiantes au charme ravageur et aux formes voluptueuses. Pourquoi ne pas céder à la tentation de goûter ce fruit défendu mais tellement attirant ? Il a deux bonnes raisons. D’abord, il y a son divorce encore tout frais avec sa femme infidèle. Et d’un autre côté, il y a le recteur de l’université, Nicholas Nkondengui qui a interdit tous rapports consentis ou non entre enseignants et étudiants.
S’enticher d’une de ses apprenantes serait donc trop risqué. Le recteur qui se livre à une guerre de leadership contre Nanuel aurait l’occasion rêvée de lui porter le coup de grâce. Car le personnage principal de l’œuvre est le seul enseignant de l’université qui ose encore se dresser contre l’abus de pouvoir de ce responsable corrompu et porté sur le mysticisme. Le campus se transforme, sous l’influence malsaine de celui qui s’est fait baptiser « l’empereur Niko », en une jungle où règnent prostitution académique, harcèlement sexuel, favoritisme, sorcellerie… Des pratiques que l’auteur dénonce dans son livre publié aux Editions L’Harmattan. Un plaidoyer assez émouvant pour sauver le milieu universitaire gangréné par des doctrines sectaires et des enseignants pervers.
Sans doute la plupart des lecteurs vont admirer cette initiative, bien qu’on semble se perdre dans ce pamphlet de l’environnement estudiantin. On veut vivre cette belle histoire d’amour que l’auteur conte avec économie, tant l’intrigue met du temps à éclore, même si elle finit par déboucher sur le fameux baiser de cinéma échangé par Nanuel et sa promise. Les deux personnages centraux sont très amoureux, mais ils servent à dénoncer un mal, les relations enseignant-étudiant. On comprend mieux, au fil des lignes, cette carte de la prudence jouée par l’auteur. L’amour vrai entre un professeur et son étudiante existe, mais ce n’est pas pour autant qu’il est permis. Un happy-end ou une fin tragique pour les deux amants interdits ? Careen Pilo conduit le lecteur en 80 pages dans un univers où un amour risqué lutte pour aller contre les convenances.
