Des centaines de millions seraient partis en fumée selon de premières estimations de victimes. Lundi, des épaisses fumées s’échappaient encore de ce qui reste du marché Congo, secteur menuiserie.

 Abasourdis, désemparés, la mine triste, les commerçants regardent la foule d’enfants et de femmes fouillant les décombres. Ils veulent comprendre ce qu’ils qualifient d’acharnement du feu. Paul-Henri C. était jusqu’à dimanche midi propriétaire de l’une des menuiseries calcinées. « J’étais au chômage avant. Cette fois, c’est le vrai chômage. Bientôt la rentrée ». En quelques heures, la vie de ce père de famille a basculé. C’est désormais le trou noir.

Son voisin Jacques N. ne sait plus où donner de la tête. Vers 15h, ses frères l’appellent pour lui dire que le secteur menuiserie du marché est en flammes. Quand il arrive quelques minutes plus tard, le feu a déjà envahi la quasi-totalité des boutiques. Des menuiseries entières (comprenant des machines raboteuses) sont parties en fumée, ainsi que des ateliers de couture, des meubles, des restaurants et des bars. Jacques N. voit des années d’économies et de sacrifices partir en feu. Sans pouvoir faire quelque chose. Jeannot, commerçant, dit : « Nous avons pris des crédits pour recharger les boutiques en attendant la rentrée scolaire. Je ne sais pas ce que je vais faire ».

Pour le moment, difficile de faire une évaluation des dégâts matériels et financiers. Sans plus de précisions, des sources concordantes évaluent néanmoins le sinistre à des centaines de millions de nos francs. L’origine du feu reste inconnue. Certains parlent de flammes parties d’un poteau électrique. D’autres estiment cependant que le vernis utilisé par les menuisiers, produit hautement inflammable, aurait constitué un facteur aggravant du sinistre.

Hier, les commerçants épargnés par les flammes avaient fermé boutique par solidarité. Dans cet incendie ont aussi brulé des boutiques de vente de tissu d’ameublement (rideaux nappes ornements). Le préfet du Wouri, Naseri Paul Bea, était annoncé sur le site.

Le 3 juillet 2012, le secteur mercerie du marché Congo avait été ravagé par les flammes. L’annonce de la reconstruction d’un espace commercial selon les normes internationales avait réjoui plus d’un. La cérémonie de pose de première avait drainé du monde, le délai de 24 mois avait été avancé pour sa réalisation.