Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Responsabilités partagées

Il ne se passe plus de mois sans que l’on signale ici et là un incendie dans un marché. La situation est particulièrement préoccupante dans nos cités où les drames se multiplient à une cadence infernale. Dernier cas en date, l’incendie survenu dimanche dernier au marché Congo à Douala vient à la suite d’une longue série de sinistres qui transforment régulièrement les espaces commerciaux en gigantesques brasiers. Pour se limiter uniquement à la capitale économique, on dénombre pas moins d’une dizaine d’incendies au cours des trois dernières années, de Bonamoussadi à Mboppi, en passant par le marché Central. A Bafoussam, Bertoua, Kumba et d’autres localités de l’arrière-pays, la situation n’est guère différente. Même si on peut se consoler du fait que les vies humaines sont pour l’essentiel préservées, les énormes dégâts provoqués par le feu s’évaluent chaque fois en centaines de millions, voire en milliards de francs. Aux pertes matérielles, s’ajoutent naturellement d’autres préjudices comme le chômage plus ou moins prolongé, l’instabilité sociale, le désarroi au niveau familial et le traumatisme psychologique qui en découle.

La reproduction de ces drames à une cadence quasi-cyclique, notamment en milieu urbain où la sécurité des personnes et des biens est supposée mieux garantie, amène à s’interroger sur les causes profondes du phénomène. Sans aller jusqu’à évoquer, comme certains médias, « l’origine douteuse » de la plupart des drames et sans exclure l’hypothèse criminelle, on ne saurait passer sous silence quelques facteurs à risques qui font de nos marchés de véritables bombes à retardement. Le plus souvent, l’emplacement qui défie les règles élémentaires d’urbanisation, constitue la première incongruité. Alors que dans des pays qui nous servent de référence, les supermarchés se trouvent généralement à la périphérie des villes, nos principaux lieux de commerce sont plutôt édifiés dans des zones densément peuplées et de préférence le long des voies de communication les plus fréquentées. Souvent collés les uns aux autres, ce qui tient lieu de comptoir est parfois posé sur les drains, laissant peu de place aux servitudes d’usage. A cette grande promiscuité qui rend déjà problématique toute mobilité en cas d’intervention d’urgence, viennent s’ajouter d’autres méfaits liés au désordre urbain qui a fait son lit dans nos cités. A des rares exceptions, nos marchés sont construits à la va-vite, sans plans préconçus, sans rationalité dans l’occupation spatiale et sans aucun dispositif sécuritaire de base. Le raccordement plus ou moins informel au réseau d’électricité fait apparaitre au sommet des poteaux une myriade de fils sous forme de toiles d’araignée qui s’embrasent au moindre court-circuit consécutif aux nombreux délestages. Parmi les facteurs aggravants des incendies dans les marchés, une étude récente a mentionné dans l’ordre les lenteurs des services de secours, l’absence de bouche d’incendie, les branchements électriques anarchiques et d’autres pratiques peu recommandables.

Pour les incendies comme pour d’autres types d’accidents, le bouc émissaire idéal n’existe pas. Les tords sont partagés de même que les responsabilités. Si la location-vente des boutiques est une pratique courante et rentable, les municipalités ont pour mission de faire de nos marchés des espaces plus modernes, plus viables et plus sûrs. Quant aux commerçants qui déboursent parfois des millions pour acquérir le moindre emplacement, ils devraient se soucier davantage de leur sécurité physique et matérielle, en évitant certains comportements à risques. C’est une simple question de bon sens.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière