Le président du Sénat a eu jeudi une séance travail avec le président de l’Assemblée nationale. La rencontre a eu pour cadre le cabinet du PAN au palais de verre de Ngoa Ekelle. Rien n’a filtré de la concertation entre les deux chefs de chambre. On a cependant noté la présence du vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, au sortir de ce tête-à-tête. Les trois personnalités ont posé pour la postérité au perron de l’Assemblée nationale.
Sirène hurlante, le cortège du président du Sénat a quitté le palais de Verre, pendant que le PAN regagnait son cabinet. Cette image montre bien que la mise en place du Sénat est terminée. Mais surtout, elle augure d’une bonne collaboration entre les deux chambres du parlement camerounais. Après le moment historique vécu mercredi dernier, le bicaméralisme entre dans les faits au Cameroun. Et comment ne pas penser que la prochaine session de l’Assemblée nationale et la prochaine session du Sénat ont figuré en bonne place lors des échanges entre Niat Njifenji et Cavaye Yeguié Djibril ?
A la faveur de l’élection des membres du bureau définitif du Sénat mercredi dernier, le personnel de l’Assemblée nationale a été mis à la disposition de cette institution. Le président de la chambre haute n’a pas oublié cette assistance. Il a eu un mot de gratitude pour le président de l’Assemblée nationale lors de son discours inaugural. Le public qui apprécie cette collaboration a ainsi pu vivre sans difficulté le déroulement de l’élection des 17 personnalités qui constituent le Bureau définitif, suivi de la constitution des commissions, de la désignation de leurs membres et de l’élection des bureaux. Résultat : le Sénat est prêt. Reste attendue, la mise en place de son administration. Et Niat Njifenji, compte bien s’appuyer sur l’expertise de ses collègues pour rapidement mettre les choses sur les rails.
Dans un entretien accordé hier à CT, il déclare qu’il sait que l’arrière pays est à construire. Et c’est bien cela que les pouvoirs publics attendent de cette chambre qui représente les collectivités territoriales décentralisées. Après une longue période d’attente de mise sur pied du Sénat, il y a eu le déclic lors du message de fin d’année du president de la Republique. Le chef de l’Etat a annoncé l’éventualité des élections sénatoriales, des voix se sont aussitôt élevées dans l’opinion pour condamner le mutisme sur le calendrier. Le 27 février de l’année en cours, le collège électoral a été convoqué. Le 14 avril, les grands électeurs ont pris la direction des bureaux de vote dans les chefs-lieux des 58 départements pour élire les 70 sénateurs qui ont sollicité leurs suffrages. Après la proclamation des résultats par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel, la voix été ouverte au président de la République, pour désigner les 30 sénateurs qui attendaient de l’être. Le 14 mai dernier, les Camerounais ont suivi avec intérêt la première session de plein droit. Les sénateurs y ont reçu leurs attributs. Et depuis lors, le doyen d’âge, Nfon Victor Esemingsongo Mukete, 95 ans, a très vite été adopté. La mise en place du Sénat a commencé par cette nouvelle présence dans les cérémonies officielles. Au défilé du 20 mai, comme à l’aéroport de Nsimalen lors des déplacements du chef de l’Etat à l’étranger, le Sénat a tracé son sillon. Maintenant que le président Niat Njifenji est au perchoir. Le bicaméralisme entre dans les faits. On attend désormais la convocation des sénateurs pour la session de juin. Le bureau définitif va certainement abattre ses premières cartes. Les Camerounais attendent les retombées de la première navette parlementaire entre les deux chambres.
