Raoul Simplice Minlo fait le diagnostic du média dans son ouvrage présenté mercredi à Yaoundé. La patiente a près de 28 ans d’existence, nécessite, selon l’auteur Raoul Simplice Minlo, un traitement d’urgence.

Dans son ouvrage « Cameroon radio television, un grand malade ? Diagnostic fonctionnel de l’audiovisuel public », dédicacé mercredi dernier à Yaoundé, le journaliste s’est penché sur « le cas Crtv ». Après un long bain au sein de l’organe, le journaliste sort la tête de l’eau avec un constat : « Il faut sauver la Crtv ». Dans son ouvrage, Raoul Simplice Minlo décrie l’obsolescence, l’immobilisme, le conservatisme de l’organe. L’auteur jette l’anathème, mais sous le couvert de l’objectivité car, « cet ouvrage ne saurait être considéré comme un épanchement contre la Crtv, mon employeur. Ecrire sur la Crtv c’est évoquer la pluralité d’offres médiatiques en proie aux nouvelles technologies. On la souhaite conservatrice, on l’oblige alerte. La société veut connaître ses problèmes et avoir un exposé de solutions», se défend-il.

Dans l’ouvrage de 200 pages, Raoul Simplice Minlo se questionne aussi sur l’éthique et la déontologie des journalistes, le monnayage des services, l’autocensure. Bien sûr, il propose des issues de secours dont l’oxygénation de l’entreprise, l’autonomie financière et éditoriale, la prise en compte des valeurs républicaines et, l’éclosion d’une information plurielle. L’auteur est ravi de constater que son livre a eu, selon lui, un « écho favorable auprès des aînés dans le métier.» D’ailleurs, l’ouvrage de 200 pages réparties en neuf chapitres est préfacé du premier directeur général de la Sopecam et de la Crtv, Florent Etoga Eily.

Le livre rappelle les missions d’entreprise de service public (favoriser le débat démocratique, éduquer, privilégier l’intérêt général) sur un ton libre mais passionné selon les observateurs. Il regorge toutefois d’anecdotes et de témoignages visant à conforter la pensée de son auteur, diplômé de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) et chef de la cellule de communication dans un ministère. Lors de la présentation, le directeur des Editions L’Harmattan-Cameroun Dr Roger Mondoué, a qualifié le livre d’« ouvrage qui s’inscrit dans une perspective critique et qui propose, s’interroge sans complaisance sur l’ampleur du mal qui ronge l’appareil et établit les responsabilités.»