Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Ces menaces qui planent sur le golfe de Guinée

http://cameroon-tribune.cmUne lapalissade qui tient son rang : c’est parce que la sécurité est menacée dans le Golfe de Guinée, que tout un sommet de chef d’Etat se tiendra lundi et mardi prochains à Yaoundé. La sécurité ! Une préoccupation de taille qui ne devrait pas occulter d’autres hypothèques pesant sur le développement durable de cet espace géographique : menaces écologiques, menaces sur la sécurité alimentaire, notamment.

Sécurité : piraterie et prises d’otages

L’un des principaux défis auquel la communauté internationale fait face depuis la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin en 1989, est sans doute la menace terroriste. Celle-ci n’épargne malheureusement pas le Golfe de Guinée. Le dénouement heureux de l’enlèvement dans l’Extrême-Nord du Cameroun de la famille Moulin-Fournier, au début de cette année, n’est pas de nature à faire oublier que notre espace régional se trouve dans l’œil du cyclone terroriste. En raison de sa position stratégique comme importante voie de la navigation maritime, mais aussi en raison de la richesse de son sol, son sous-sol, de ses eaux fluviales et maritimes.

Quelques statistiques pour camper l’ampleur du phénomène. L’organisation maritime internationale a répertorié, dans le Golfe de Guinée 46 attaques en 2009, 38 attaques en 2010, 53 en 2011 et 60 attaques en 2012. La distribution de ces violences par pays permet d’établir que 2% de ces attaques se sont produites au Cameroun. Il faut dire qu’au lendemain de la rétrocession de la presqu’île de Bakassi à notre pays en 2006, des groupuscules armés ont cru à tort que l’heure était venue pour faire de cette zone côtière un « no man’s land » sous leur contrôle. Ils étaient confortés en cela, au départ, par des attaques-surprise qui ont fait des morts dans les rangs de l’armée camerounaise et quelques prises d’otages. Mais le redéploiement des troupes, avec en première ligne, la Bataillon d’intervention rapide (Bir), a rapidement réduit ces apprentis-sorciers à leur plus simple expression.

Ce succès, le Cameroun le doit aussi à une coopération étroite avec les pays voisins dont le Nigeria. Ce pays qui cumule 25% des attaques enregistrées est aujourd’hui tenaillé entre deux rébellions : au Sud, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), au Nord, Boko Haram dont la dénomination abrégée en langue haoussa signifie Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du Prophète et du jihad. Tout un programme ! En dehors de ces groupes bien structurés que le gouvernement nigérian essaie bon an mal an de doucher en usant de la carotte et du bâton, la plupart des autres groupes armés qui écument le Golfe de Guinée sont catalogués comme des bandits de grand chemin. Tout comme les coupeurs de route dont l’emprise s’exerce sur toute la zone sahélienne.

http://cameroon-tribune.cmEnvironnement : espèces en danger

La désertification, l’érosion des côtes et déforestation constituent d’autres menaces pesant sur les pays du Golfe de Guinée.

Evaluée à 650 millions d’hectares, la forêt équatoriale d’Afrique qui pousse comme une toison verte sur la zone continentale du Golfe de Guinée, constitue le deuxième plus grand massif forestier de la planète, après l’Amazonie. C’est un instrument naturel de choix, un poumon vert pour l’équilibre des climats de la planète, par le miracle de la fonction chlorophyllienne. Mais cet espace qui se présente aussi comme un grenier de la biodiversité est menacé par l’action humaine. En dépit des efforts pour sa gestion durable, fournis par les Etats qu’il couvre, la forêt tropicale ploie sous un déboisement rapide, une exploitation anarchique des ses ressources. Certaines espèces sont menacées d’extinction y compris dans les réserves naturelles protégées. Il en est ainsi, par exemple, de massacres d’éléphants au Cameroun et au Gabon qui ont défrayé la chronique, ces dernières années.

La côte atlantique du Golfe de Guinée se trouve, par ailleurs, sous la menace de la montée des eaux océaniques, en raison de la fonte des glaciers polaires. Le résultat en est le recul des berges et la salinisation des terres côtières. Ce désastre s’ajoute à la destruction des mangroves par l’action humaine. Ce qui précarise cet habitat naturel pour certaines espèces halieutiques.

Selon certaines estimations, le désert du Sahara, cette zébrure qui divise le continent en deux, de la Mauritanie au Soudan, avance de deux kilomètres chaque année vers le Sud. Ce qui à terme conduira à un exode important des populations si cette tendance se maintenait. Le projet de contenir le désert par une ceinture verte dans le sahel, à travers un vaste programme de reboisement n’a encore véritablement décollé dans aucun pays de la région. Bien plus, le lac Tchad, hier vaste étendue lacustre aux confins du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger, a perdu 90% de sa surface en une cinquantaine d’années, passant de 25 000 à 2 500 km².

Equilibre alimentaire: face aux changements climatiques

Une abondante littérature vante les potentialités agricoles du Golfe de Guinée dans un continent africain qui, selon certaines estimations recélerait 60% de réserves de terres cultivables dans le monde. Seulement, au moment où dans certains pays l’on s’active à la mise en place d’une agriculture de deuxième génération, les changements climatiques se posent comme une nouvelle hypothèque sur le futur. http://cameroon-tribune.cmL’accumulation du gaz à effet de serre dans l’atmosphère, tributaire selon les experts de la révolution industrielle et du mode de développement fondé sur l’industrialisation et la croissance, perturbe le climat. Avec des conséquences visibles comme une recrudescence des tempêtes tropicales, des cycles d’inondations et de sécheresse, le chevauchement de saisons. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le calendrier agricole et les rendements dans un modèle de cultures tributaires des précipitations. Une augmentation de deux degrés de la température de la planète autour des années 2050, comme le prévoient les experts, aurait des conséquences très néfastes pour la production agricole en Afrique.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière