La préservation du Lac Tchad au cœur d’un atelier international ouvert vendredi à Douala. « Les guerres de demain seront les guerres de l’eau ou pour l’eau » si rien n’est fait, assure Alex Blériot Momha.
Ce responsable en service à la Commission du Bassin du Lac Tchad (Cblt) s’exprimait ainsi hier, 19 juin, à l’ouverture d’un atelier de trois jours organisé à Douala. Au cœur de la rencontre, le Lac Tchad. Ou, plus précisément, les préoccupations dues à sa drastique réduction (en un demi-siècle, le lac est passé de 25 000 km carrés à environ 25 00 km carrés sous les effets conjoints des changements climatiques, de la désertification et de la pression démographique). Laquelle réduction n’est pas sans effet sur l’Homme et l’environnement.
En ouvrant l’atelier, Pierre Marie Ngnike, représentant du ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), a parlé du « drame humain » que provoquerait la disparition du Lac Tchad, possible d’ici 20 ans. D’ailleurs, la réduction progressive de l’étendue d’eau est déjà source de mouvements migratoires, sans compter l’impact sur le plan agricole, halieutique et faunique.
« Il vaut mieux prévenir les conflits que d’avoir à les gérer », dira le Pr. Mama Plea, représentant de Benoît Sosso, représentant-résident de l’Unesco au Cameroun. Afin de prévenir les frictions – voire pire – entre populations, l’Unesco, le Minee et la Cblt sont donc réunis depuis hier autour d’un atelier censé renforcer les capacités des membres du Secrétariat exécutif de la Cblt et des points focaux pays en matière d’enjeux de la coopération dans la gestion des ressources en eau. Ainsi, qu’à l’anticipation et à la gestion des conflits qui peuvent en résulter. Thème : « Diplomatie scientifique et culturelle : synthèse sur les ressources transfrontalières en Afrique, cas d’étude du Lac Tchad ».
Entre autres sujets, les participants vont plancher sur l’hydropolitique, s’imprégner des différends liés à l’eau, s’intéresser au règlement des conflits, ainsi qu’aux bénéfices de la coopération sur les bassins internationaux… Cela dit, des actions concrètes sont envisagées pour sauver le Lac Tchad, selon Alex Blériot Momha, qui a mentionné un projet de transfert des eaux du fleuve Oubangui.
