Globalement, les présidents des 40 clubs affiliés aux championnats nationaux de première et deuxième divisions de rugby n’ont qu’une seule inquiétude ; est-ce que le championnat reprendra réellement cette année ? Une espèce d’incertitude plane depuis l’annonce de la reprise en mars dernier. Les dix clubs de première division et les 30 de deuxième division avaient pourtant pris rendez-vous ce mois là pour une probable reprise. La date arrivée, aucun communiqué de la Fédération camerounaise de rugby n’est publié pour confirmation. Aucune information officielle. Il fallait donc prolonger l’intersaison.

Pour y faire face, Taureau de Yaoundé, champion du Cameroun en titre, a trouvé une option bien simple. Avec les cinq équipes affiliées au championnat d’élite dans la région du Centre sur les dix, le club prend part à un mini-tournoi. Samuel Tayou, entraîneur-joueur de Taureau, fait savoir que « chaque semaine, nous disputons au moins un match amical. Cela nous permet de travailler en attendant la reprise. A part ces tournois, nous ne pouvons rien faire. Nous ne pouvons pas programmer une préparation physique sans savoir où l’on va ». D’après des informations données aux clubs au mois de février, les matchs du championnat se joueront en aller et retour. « Sous cet aspect, nous devons avoir du temps suffisant pour planifier une bonne préparation physique », explique le coach de Taureau. Et financièrement, le club carbure à l’épuisement.

A Gladiateur de Douala, on gère plutôt le quotidien. « Nous nous occupons de nos activités respectives. Nous organisons des rencontres de santé. Nous essayons aussi de reprendre avec l’entraînement, mais c’est un peu difficile », confie Armand Moukam, président du club. Pis encore, « on ne peut même pas spéculer sur des dates probables de reprise. C’est grave », poursuit-il. A la fédération, les responsables disent être sous pression parce que « les joueurs s’entraînent depuis janvier. Ils savaient qu’ils allaient reprendre assez tôt », peut-on ainsi entendre au siège à Yaoundé. Loin des 164 rencontres livrées, la saison dernière, les équipes affiliées aux différents championnats se préparent à faire face au pire. Après la suspension de la sélection nationale de toutes compétitions par la Fédération internationale de rugby, s’achemine-t-on vers une année blanche en championnat ? Pour les équipes, ce serait la dernière chose à souhaiter, puisque des promoteurs sont de plus en plus présents.