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Dossier de la Rédaction

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Louables synergies africaines

Dans un monde reconnu dangereux et parcouru de menaces multiformes, autant du fait des effets collatéraux de l’industrialisation et des politiques de développement irresponsables, que du fait de la montée de la grande criminalité et du terrorisme le plus arbitraire, on peut s’interroger sur la marge de manœuvre réelle d’un pays lamda devant une telle insécurité, même s’il est par ailleurs doté de la meilleure volonté et de la plus belle stratégie. Il est loisible d’en faire le constat : la violence des bandes armées frappe indistinctement les Etats les plus riches et les plus pauvres, et, quelles que soient leurs motivations, politiques, religieuses ou crapuleuses, ces groupes sont de mieux en mieux organisés, financés, équipés.

Face à ce phénomène, une question hante alors les esprits : les espoirs africains de s’en sortir vont-ils être anéantis ? En effet, plongés dans la lutte contre le sous-développement et la pauvreté, dans un environnement favorable et enviable, pour une fois – si l’on en juge du moins par leur attractivité et leurs performances économiques – les pays du golfe de Guinée doivent maintenant ériger la sécurité au rang de priorité nationale, tant l’action des bandes organisées fait craindre pour leur avenir même. Pour mieux enfoncer le clou, les spécialistes nous assomment de statistiques effarantes : à les en croire, l’insécurité qui gangrène les côtes somaliennes et le golfe d’Aden s’apparente aujourd’hui à un jeu d’enfant, si on devait la comparer aux assauts répétés des pirates dans le golfe de Guinée. Ceux-ci seraient mille fois plus fréquents et plus dommageables pour les armateurs, les armées, les économies nationales, les multinationales, et les vies humaines. Les pays de la région ont tenté, et peuvent toujours essayer, de sauver leur peau tout seuls, mais la vérité relève de l’évidence : une menace aussi tragique par ses conséquences, aussi transversale, aussi prégnante, ne peut être appréhendée que par une synergie de volonté et d’action.

Le sommet qui s’ouvre ce matin à Yaoundé sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée est une fenêtre grande ouverte sur l’espoir. Le président de la République du Cameroun, M. Paul Biya, dont on connaît l’attachement à la paix et à la stabilité, sans lesquelles aucun progrès social n’est envisageable, a convié l’Afrique et le monde à Yaoundé, pour jeter les bases d’un plan de sauvetage à l’échelle africaine, avec le concours de la communauté internationale. Il s’agit de débarrasser la moitié de l’Afrique d’un péril qui se banalise et sur lequel les regards du reste du monde hélas, s’habituent au risque de devenir blasés.

Car enfin, le golfe de Guinée, c’est l’Afrique, et c’est aussi le monde ! Gare à l’indifférence ! L’indolence ou le désintérêt du monde pour l’insécurité dans cette région serait lourde de conséquences pour elle-même, bien entendu, mais aussi pour le reste du monde, dont elle est d’une certaine manière le grenier. L’instabilité politique, la désintégration économique, la militarisation des Etats, souvent au détriment des politiques sociales, constitueraient pour la CEEAC, la CEDEAO, l’Union africaine, et les Nations Unies, un nouvel agenda dont la gestion engloutira des ressources dont l’Afrique manque.

Alors, trêve d’égoïsme et de nationalisme exacerbé ! C’est ensemble que nous sommes frappés. C’est ensemble que nous devons définir les solutions. La mutualisation des réflexions, des moyens de lutte et des réponses appropriées est un impératif vital.

Si le chef de l’Etat a souhaité abriter ce sommet, ce n’est pas tant qu’il dispose d’une baguette magique, même si son action vigoureuse contre les coupeurs de route, les pirates de mer, les preneurs d’otages, a connu un succès bien mérité. Bien au contraire. Cette concertation de haut niveau a d’autant plus d’intérêt que Paul Biya connaît la limite des exploits individuels face à une menace aussi changeante, qui s’apparente à une sangsue géante dont on ne distinguerait pas les tentacules, tout en ressentant sa cruelle morsure dans la chair…

Avec ses pairs, le premier Camerounais compte donc tirer profit de leur vision du phénomène, tout en délivrant son expertise avérée et sa propre expérience, au terme d’une dizaine d’années d’un combat sans merci contre les nouvelles formes d’insécurité urbaine.

De ce rassemblement d’hommes d’Etat et de sommités scientifiques, les peuples africains attendent beaucoup. Au-delà des accolades et des déclarations à la presse, des actions concrètes, un plan Marshall version sécuritaire pour sauver le golfe de Guinée.

 

 

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