Si le sommet de Yaoundé 2013 sur la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée n’avait pas existé, il aurait fallu sans doute le créer. C’est du moins ce que l’on pourrait déduire des sept interventions faites lundi au palais des Congrès, lors de la cérémonie d’ouverture. Les chefs d’Etat Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Idriss Deby Itno, président du Tchad et président en exercice de Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et Paul Biya, président du Cameroun, l’hôte du sommet ont tous fait le lien entre la sécurité, d’une part, le développement économique et le bien-être des populations, d’autre part.

Les présidents Ouattara et Deby ont remercié et félicité leur homologue camerounais pour cette initiative. La même gratitude vis-à-vis de Paul Biya a été exprimée par les quatre autres orateurs : le représentant de la présidente de la Commission de l’Union africaine (Ua), le représentant du président de la Commission du golfe de Guinée, le représentant du secrétaire général de l’Onu. Mais aussi par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna. Lequel a ouvert le bal des interventions par son allocution de bienvenue. Il a situé l’ampleur du phénomène en rappelant que 34 attaques ont été enregistrées l’an dernier dans le golfe de Guinée.

C’est à un élan collectif qu’appelle le chef de l’Etat camerounais, une réaction pour que « nos océans retrouvent leur sécurité d’antan ». Les enjeux sont importants, y compris pour les pays n’ayant pas de façade maritime comme le Tchad. A cet égard, Idriss Deby Itno rappelle, à juste titre, que l’essentiel du trafic commercial de son pays avec l’étranger passe par la mer. Et comme la sécurité est précieuse pour tous, il plaide pour que tous contribuent à aider la Centrafrique à recouvrer la sienne. Sur le même chapitre des potentialités et des enjeux du golfe de Guinée, Alassane Ouattara rappelle que 70% du pétrole extrait en Afrique provient de cette sous-région et soutient qu’à l’horizon 2020, il y sera produit plus de brut que dans le golfe persique.

La même unanimité s’est manifestée pour saluer l’appui des partenaires, à commencer par les Nations unies qui ont ouvert la brèche permettant la tenue du sommet de Yaoundé par le vote de sa résolution 2039 du 29 février 2012. La raison, explique Abou Moussa, représentant du secrétaire général de l’Onu, « nous avons la responsabilité collective d’empêcher l’escalade. Nous devons unir nos efforts et coopérer plus étroitement ». Le représentant de la présidente de la Commission de l’Ua abonde dans le même sens, en rappelant que la sécurité est gage de crédibilité pour l’attraction d’investisseurs étrangers.