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Le temps de la riposte dans le golfe de Guinée

La cérémonie d’ouverture du tout premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG) a été particulièrement courue lundi en mi-journée à Yaoundé dans un palais des Congrès embelli. Tandis que sept chefs d’Etat ont été accueillis à Yaoundé avant-hier, cinq sont arrivés hier à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen pour se rendre directement au palais des Congrès. Paul Biya, l’hôte du sommet, a ainsi accueilli personnellement ses homologues, chacun à son tour au perron. Il s’est agi de Mahamadou Issoufou du Niger, de Blaise Compaoré du Burkina Faso, de Goodluck Ebele Jonathan du Nigéria, de Boni Yayi du Bénin, de Manuel Pinto Da Costa de Sao Tome et Principe, de Denis Sassou Nguesso du Congo, de Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale, de Idriss Deby Itno du Tchad, de Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, de Ali Bongo Ondimba du Gabon, de Faure Gnassingbe du Togo. Ils ont été rejoints peu après par Manuel Serifo Nhamadjo, président de la transition en Guinée-Bissau. Deux premières dames ont pris place au balcon : Mme Chantal Biya et Mme Constancia Mangue de Obiang, sous les ovations des membres du CERAC. Mais aussi, sur l’estrade d’honneur, derrière les chefs d’Etat ou dans la salle, une quinzaine de chefs de délégation et de représentants d’institutions internationales. Sans omettre, bien sûr aux premiers rangs, les corps constitués camerounais dont le président du Sénat, Niat Njifenji Marcel, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, le Premier ministre, chef du gouvernement Philemon Yang, le président du Conseil économique et social, Ayang Luc, le premier président de la Cour suprême Alexis Dipanda Mouelle. La salle a aussi accueilli les proches collaborateurs du chef de l’Etat, les membres du gouvernement, les ministres et les experts ayant participé à la préparation du sommet, sans oublier de nombreux observateurs.

Pourquoi tout ce beau monde a couru à ce sommet ? Pourquoi des dizaines de journalistes de la presse nationale et internationale ont tenu à le couvrir ? C’est que le sujet est grave et les enjeux à hauts risques. Le nombre, la densité et la gravité des discours prononcés l’illustrent. Le président Paul Biya a, tour à tour, donné la parole à six orateurs avant, selon sa formule qui a suscité des sourires et détendu l’atmosphère, de «  dire quelques mots ». Tous les orateurs ont évoqué les menaces que la piraterie maritime fait peser sur le golfe de Guinée, les attaques perpétrées contre les pays concernés, les conséquences terribles sur le développement, la paix, le commerce international, la vie des marins et des populations riveraines… Les personnalités présentes à la cérémonie d’ouverture ont d’ailleurs pu suivre, après les discours, un film documentaire préparé par la CEEAC sur les problèmes multiples que pose la piraterie maritime dans le golfe de Guinée et une esquisse des solutions envisagées en commun par les pays concernés. En se félicitant de la tenue du sommet, ils ont tous exprimé leurs espoirs, ceux des peuples et des pays concernés, ceux de la communauté internationale de voir des décisions prises et appliquées pour la paix et la sécurité dans le golfe de Guinée. Trois documents doivent à cet égard être signés au terme de ce sommet : un protocole d’accord sur la sûreté et la sécurité dans le golfe de Guinée, un code de conduite des Etats et autres intervenants pour la sécurité dans cette zone et enfin une déclaration politique forte. Ces documents ont été préparés lors de la conférence ministérielle préparatoire tenue au Bénin en février dernier.

Voilà pourquoi les participants ont chaudement applaudi le président Paul Biya lorsqu’il a pris la parole non seulement pour dire l’honneur et le plaisir du Cameroun d’accueillir ce sommet, mais aussi pour insister sur l’importance et la nécessité de mettre effectivement et sans tarder en œuvre les décisions et les recommandations. Une photo de famille a clôturé cette cérémonie d’ouverture.

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