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Dossier de la Rédaction

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Comment on récupère les drogués

http://cameroon-tribune.cmEn plus de structures spécialisées, la célébration mercredi de la Journée internationale de lutte a mis l’accent sur la sensibilisation. Le Centre « La vie » à l’Hôpital central de Yaoundé, lieu d’écoute, d’information, Le Centre « La vie » à l’Hôpital central de Yaoundé, lieu d’écoute, d’information, d’encadrement et de reconversion des « toxicomanes» est vide ce mercredi 26 juin, alors qu’on célèbre la 26e édition de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. « Les gens viennent souvent, mais pas tous les jours », rassure Madeleine Boanimbek, responsable des lieux. Seule dans une grande salle, elle attend impatiemment le premier qui se présentera pour essayer d’en savoir plus sur les drogues et leurs conséquences sur la santé. A l’en croire, la fréquentation des lieux varie d’un jour à l’autre. « Parfois nous recevons des femmes qui accompagnent leur mari, ou des parents avec leurs enfants. Mais c’est rare d’être submergés », explique la responsable.

Alors que, indique la dame, c’est lorsqu’une personne vient seule que le sevrage réussit généralement. Le travail des responsables est beaucoup plus psychologique. Ceux qu’on accompagne arrêtent parfois de fumer ou de se droguer pour faire plaisir, et recommencent quelques mois après. Et au cours de l’année écoulée, par exemple, explique Madeleine Boanimbek, « sur une vingtaine de cas, nous avons pu ramener quatre drogués à la raison, sevrés deux alcooliques et six fumeurs.» Maigre moisson, pourraient dire ceux qui ignorent la démarche. Pourtant affirme notre source, « c’est très dur d’amener quelqu’un qui fume depuis des années à arrêter. D’abord il faut connaître sa motivation, l’amener à comprendre qu’on peut toujours se relever d’une déception, autrement, qu’en se tuant à petit feu.»    

Et le nombre de personnes perdant la vie chaque année dans le monde est impressionnant. 200.000 d’après le Comité national de lutte contre la drogue du Cameroun. Selon Pascal Magloire Awono, secrétaire permanent dudit Comité, le Cameroun n’est pas à l’abri. 15% des consommateurs ont moins de 20 ans. Et en 2010, par exemple, 350 à 500 patients, dont 75% de jeunes ont été internés à l’Hôpital Jamot de Yaoundé pour une addiction. Des centaines de dépendants ont également été admis dans d’autres formations sanitaires. C’est dans cette optique qu’en lançant les activités de cette journée le 19 juin dernier, André Mama Fouda, ministre de la Santé publique a invité les parents et jeunes, à plus de responsabilité et de vigilance en cette période de vacances. Une causerie éducative a d’ailleurs été organisée hier au Centre « La vie » sur les signes qui peuvent alerter un parent. Une marche sportive est annoncée pour le 6 juillet prochain à Yaoundé. Question de sensibiliser davantage les populations sur les méfaits des drogues.

Responsable du Centre « La vie », parents et responsables d’Ong hier.

«Bientôt des Centres de soin et de prévention»

http://cameroon-tribune.cmDr Pascal Awono, Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre la drogue (Cnld).

La journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic de la drogue s’est célébrée hier. Que fait le comité dans ce sens ?

Le comité national de lutte contre la drogue est un comité consultatif composé de départements ministériels autour desquels les Ong nationales et internationales. Il est divisé en sous-comités chargés de la prévention, de la prise en charge, de la réduction de l’offre et de la demande, de la réinsertion et de la réadaptation, enfin, de la législation et de la répression. Autour de ces sous-comités, des structures comme la police, les douanes, le secrétariat d’Etat à la gendarmerie veillent. L’œuvre est grande. Il y a des saisies de comprimés, des destructions de champs de cannabis, l’arrestation des personnes impliquées dans le trafic. Le Minsanté a instruit la création de Centres de soin et de prévention de toxicomanie dans tous les hôpitaux de 2e et de 3e catégories et nous y travaillons. Les populations sont mieux sensibilisées sur le fléau.

Pourquoi les jeunes sont-ils plus concernés par la consommation des stupéfiants ?

Les derniers recensements ont démontré que 15% des jeunes âgés de 12 à 15 ans ont déjà expérimenté le tabac et 9% reconnaissent avoir expérimenté le cannabis. Il y a une drogue qui fait des ravages actuellement : le Tramadol. Vulgairement appelé « Tramol », ce produit est devenu l’apanage des jeunes et d’une partie de la population qui fait des travaux physiques. Il est utilisé comme analgésique, mais c’est un comprimé dangereux qui a amené le Minsanté à interdire sa vente et même son usage. Les raisons relèvent des sociologues mais, les drogues rendent esclaves et provoquent des dégâts. Chez l’individu, elles créent hallucinations, nervosité, problèmes cardiaques et respiratoires, infections (hépatites, Vih/Sida). Les cas d’overdose entraînent la mort. Parlant du comportement, des actes de violence sont observés, des accidents de circulation, des rapports sexuels non-protégés, des agressions, des crimes… Sur le plan social, les conséquences sont les ruptures familiales, la marginalisation, l’abandon scolaire, la folie, le suicide.

Comment dire non aux drogues ?

Je conseille de faire du sport, de se reposer. Il ne faut pas prendre de produit sous prétexte qu’on doit augmenter ses performances. Aux timides et à ceux qui n’arrivent pas à attirer la sympathie des autres en milieu scolaire ou jeune, je conseille d’adhérer aux associations de jeunes. Il faut avoir des loisirs sains (lecture, promenade, musique…). Ceux qui ont des problèmes doivent se confier aux parents, aux amis, au personnel médical. Il faut que les jeunes ignorent les publicités sur le tabac et autres. Le tabac est la porte d’entrée de toutes les drogues, car lorsqu’il n’a plus d’effet, le consommateur passe aux autres psychotropes. Pour les associations, il faut organiser des journées sans drogue. Les parents doivent être vigilants, surveiller le comportement de leurs enfants. Et, s’ils découvrent qu’un proche se drogue, il ne faut pas dramatiser, il faut le comprendre et le conduire vers les personnes avisées.


Dr Pascal Awono : « Comprendre le drogué et le conduire vers les personnes avisées.»

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