L’Adamaoua et le Sud sont cette année les régions pilotes du projet gouvernemental. Dès les prochaines grandes vacances, en 2014, tous les enfants du Cameroun pourraient vivre l’expérience des colonies de vacances, dans un des sites touristiques du pays, au milieu de dizaines d’autres compatriotes. Il s’agit en effet d’un programme gouvernemental mis en place par le ministère du Tourisme et des Loisirs (Mintoul). En attendant, pour l’édition expérimentale de cette année, seules les régions de l’Adamaoua et du Sud ont été retenues comme sites pilotes. Dans la pratique, les enfants du Sud iront en colonie de vacances dans l’Adamaoua et vice-versa. Et pour un meilleur encadrement de ces jeunes gens âgés de 4 à 14 ans, 35 moniteurs de vacances sont en formation depuis hier au Club Camtel de Yaoundé.

Selon le secrétaire général du Mintoul, qui a présidé l’ouverture de ladite formation, cette cérémonie marque également le lancement effectif du programme de développement des loisirs pour jeunes et enfants engagés par le Mintoul, avec pour thème : « Des vacances utiles et agréables chez nous au Cameroun ».

L’on apprend par ailleurs que cette formation des moniteurs, venus des dix régions du pays, sera assurée par la Fondation Itaka, dans le cadre du projet de partenariat entre le Mintoul et cette Ong internationale œuvrant pour l’encadrement et l’éducation des jeunes. Le programme de travail appelle divers modules de formation théoriques et pratiques. Elle est basée sur la typologie et la classification des œuvres de vacances par tranche d’âge, la mixité et la laïcité dans les occupations. Les moniteurs devraient également apprendre à connaître les besoins de l’enfant, les techniques de chant, d’excursion et de veillée, les notions de secourisme sans oublier l’hygiène et la sécurité des camps. A terme, la hiérarchie attend d’eux d’être de bons moniteurs et partant, de futurs encadreurs d’autres moniteurs.

Former pour mieux encadrer.

« Des activités très courues »

Angeline Florence Ngomo, secrétaire général du ministère du Tourisme et des Loisirs.

Quelle spécificité cette édition a-t-elle, comparée à celles généralement organisées par le ministère de la Jeunesse et de l’Education civique?

Depuis les dernières réorganisations du gouvernement, il incombe désormais au ministère en charge du Tourisme de promouvoir les loisirs. Et le ministère entend donc promouvoir des loisirs saints, mais aussi des loisirs pour tous. Parce qu’il est établi que des loisirs saints favorisent la relaxation et permet aux uns et aux autres d’avoir un certains bien-être. Pour les enfants, ils permettent d’améliorer les performances scolaires et lutter contre la délinquance juvénile. Nous avons donc opté pour intéresser particulièrement les enfants, les jeunes et les handicapés, eux qui représentent les couches les plus vulnérables. Seulement, pour promouvoir ces loisirs, il faut des encadreurs qui disposent du know-how, qui puissent leur permettre d’encadrer effectivement les enfants mis à leur disposition. D’où la nécessité du séminaire que nous venons de lancer, dans le but de renforcer les capacités de nos personnels.

Est-ce que les parents camerounais adhérent à ce genre d’initiative ?

Tout est question d’information. Le club Camtel qui abrite le séminaire de formation en cours organise chaque année des colonies de vacances pour des enfants de 4 à 14 ans. Et ce sont des activités très courues. Nous avons voulu, au ministère du Tourisme et des Loisirs renouer avec les colonies de vacances qui sont malheureusement tombées aux oubliettes depuis quelque temps. Et pour ce faire, nous commençons par renforcer les capacités des moniteurs. Après quoi nous organiserons des colonies pilotes cette année dans deux régions. Nous entendons étendre le projet dès l’année prochaine dans les 10 régions du pays.

Est-ce néanmoins à la portée des parents aux revenus modestes ?

La question n’a pas d’importance. Le plus important c’est d’offrir des loisirs saints et éducatifs à ses enfants. Et ça, c’est à la portée de tous parents. L’objectif du gouvernement est cependant celui d’offrir des loisirs accessibles à toutes les couches de la population. Il faut noter cependant qu’en organisant les œuvres de vacances cette année, l’Etat entend donner l’exemple et susciter l’intérêt des promoteurs privés et des Collectivités territoriales décentralisées. Etant entendu que plus l’offre sera diversifiée, plus les coûts sont à la portée de tous les Camerounais.

Angeline Florence Ngomo : « Des loisirs accessibles à toutes les couches de la population.»