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Dossier de la Rédaction

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Le pont de l’intégration

Le dossier progresse vite. Il reste à espérer qu’il en soit ainsi jusqu’à l’aboutissement du projet. Un mémorandum d’entente a été signé avant-hier entre le Cameroun et la Guinée équatoriale sur des études de faisabilité pour la construction d’un pont enjambant le Ntem sur l’axe Kribi – Bata, via Campo. Le projet prend ainsi corps, six mois après avoir été annoncé. On se rappelle, en effet, que c’est à la faveur de la visite de travail de 24 h effectuée le 30 novembre 2012 à Yaoundé par le président Obiang Nguema Mbasogo que les deux chefs d’Etat avaient résolu de braver l’obstacle du fleuve Ntem qui côtoie la frontière des deux pays. Par un second pont, après celui de Kye-Ossi sur la route Ebolowa – Ebebeyin.

Il n’est sans doute pas fortuit de rappeler que la signature du mémorandum, matérialisant le début de la mise en œuvre de ce projet, a été signé en marge du sommet de Yaoundé sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. La démarche proactive du président Paul Biya, l’initiateur de la rencontre et le succès dont celle-ci a été couronné, s’agissant des dispositifs adoptés pour contrer la piraterie maritime, était susceptible de faire tache d’huile et d’induire des effets d’entraînement.

Proactive est tout autant la décision de lancer ce pont. S’agissant d’un axe routier appelé à relier deux villes portuaires sur la côte atlantique, Kribi au Cameroun et Bata en Guinée équatoriale. Si le port en eau profonde de Bata est fonctionnel, celui de Kribi, sur le cap de Mboro, à mi-chemin de campo, est en chantier. Il n’échappe à personne l’importance de relier les deux ports par une infrastructure routière moderne dont le pont sur le Ntem constitue les prémices. Et le bitumage annoncé du tronçon Kribi – Mboro, une étape. On imagine l’incidence et la portée de cette future route sur les échanges entre les deux pays. Cette côtière, lorsqu’elle sera ouverte au trafic ne manquera pas d’apporter un plus au principe de la libre circulation des biens et des hommes en zone Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Laquelle, à bien des égards, accuse quelque retard à traduire dans les faits ce noble principe.

Il est donc à espérer que le futur pont sur le Ntem soit davantage celui de l’intégration des peuples. Au-delà de l’entente et l’amitié qui caractérisent les relations au sommet entre la Guinée équatoriale et le Cameroun, dans une volonté commune de cheminer ensemble entre les présidents Paul Biya et Obiang Nguema Mbasogo, des moments de tension sont nombreux dans la longue route du rapprochement entre les deux peuples frères. Même si le dynamisme de la communauté camerounaise est reconnu dans la construction de la Guinée équatoriale, la persistance de l’institution d’un visa d’entrée pose fondamentalement, par ricochet, le problème de l’immigration clandestine que les autorités de Malabo répriment parfois par des expulsions quelque peu brutales.

En matière d’intégration régionale, l’on s’est souvent complu à comparer l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique centrale. Pour constater l’avance de cette partie de l’Afrique sur la nôtre, au plan des infrastructures, pour dire qu’on peut se rendre de Lagos ou d’Abidjan à bon nombre de capitales de cette sous-région par autoroute, ou tout au moins par une route, bitumée sur certains tronçons. Mais aussi pour constater qu’on n’a pas besoin de visa pour aller d’un pays à l’autre dans l’espace de la Cédeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Comparaison n’étant pas raison, chaque sous-région ayant ses spécificités, il serait hasardeux de tracer des parallèles et de tirer ainsi des conclusions. Aussi, serait-il irréaliste d’attendre, par exemple, de la Guinée équatoriale, pays sous-peuplée, nouvel Eldorado pétrolier tenant comme tout Etat souverain à son identité qu’elle s’abstienne de limiter ses flux migratoires. D’autant que l’intégration des migrants n’est chose facile dans aucun pays du monde. Entre le repli identitaire, voire la xénophobie des uns, le non-respect des lois, les us et coutumes indigènes, voire la « feymania » des autres, il y a tout un monde. Une intégration durable se bâtit sur un juste milieu loin de ces extrêmes.

 

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