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L'Onu exprime sa satisfaction après le sommet sur la sécurité dans le golfe de Guinée - « Le sommet de Yaoundé constitue un pas décisif »

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L'Onu exprime sa satisfaction après le sommet sur la sécurité dans le golfe de Guinée
« Le sommet de Yaoundé constitue un pas décisif »
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« Le sommet de Yaoundé constitue un pas décisif »

Abou MOUSSA, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations unies
pour l’Afrique centrale (UNOCA).

Dans le cadre des missions que vous exercez en Afrique centrale pour le compte des Nations unies, quelle appréciation faites-vous de la situation sécuritaire dans le golfe de Guinée ?
La situation est très préoccupante, compte tenu de l’impact négatif de la piraterie maritime et des vols à main armée en mer sur la navigation internationale et le développement socio-économique des Etats. A cet égard, les chiffres publiés par le Bureau maritime international (BMI) dans son récent rapport sont affolants. Ce Rapport indique qu’en 2012, 966 marins ont été victimes d’attaques dans le golfe de Guinée contre 851 sur les côtes somaliennes. Le même rapport révèle que le coût des marchandises volées par les pirates opérant dans le golfe de Guinée est estimé entre 34 et 101 millions de dollars.
Nous sommes, en effet, confrontés à une forme de criminalité organisée qui constitue une menace grave à la paix et à la sécurité. Cela est insupportable et inacceptable. C’est pourquoi, le Secrétaire général des Nations unies avait déployé une mission d’évaluation sur le terrain en novembre 2011. A la suite des recommandations de cette mission, le Conseil de sécurité avait adopté, le 29 fevrier 2012, la résolution 2039. Celle-ci demande, entre autres, au Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) et au Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), de soutenir les efforts des organisations régionales dans la convocation d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement sur la piraterie maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée. Nous nous réjouissons de la tenue effective de ce sommet, qui a permis d’engager une réflexion commune sur les voies et moyens de faire face à ce phénomène que l’ONU condamne fermement.
Au regard des enjeux géopolitiques et économiques, la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée interpellent-elles seulement les pays riverains ?  
En dehors des pays ayant une façade maritime, les pays enclavés sont concernés. Certains d’entre eux dépendent, en effet, fortement de la mer pour le transport de marchandises. L’un des exemples les plus illustratifs est l’écoulement de la production pétrolière du Tchad par le port camerounais de Kribi. Il faudrait aussi signaler que le golfe de Guinée, situé en face de l’Amérique latine, est une route alternative à la côte somalienne, qui coûte très chère en ce moment.
De manière générale, la problématique de la sûreté et la sécurité maritimes dans le golfe de Guinée interpelle la communauté internationale. Il s’agit d’une future zone de concentration de ressources halieutiques et énergétiques qu’il faudrait préserver.  
Du point de vue des Nations unies, quelles actions concertées doivent-elles être prioritairement mises en œuvre par les Etats riverains du golfe de Guinée et, au-delà, par l’ensemble de la communauté internationale ?
La première priorité est d’ordre juridique. Elle est relative à la ratification de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer par tous les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG). Cette ratification devrait être traduite dans les législations nationales afin de faciliter une harmonisation au niveau régional. Par ailleurs, nous encourageons la mutualisation des moyens pour une meilleure prise en compte de l’action des Etats en mer. De plus, l’organisation de patrouilles conjointes au niveau bilatéral et multilatéral ainsi que la surveillance des espaces pourrait contribuer à juguler le fléau.
Enfin, il est fondamental de définir les mécanismes et les procédures de mise en œuvre des instruments adoptés à Yaoundé. Dans ce sens, les Nations unies renouvellent leur disponibilité à continuer à soutenir les actions des Etats et des organisations régionales, notamment celles de la CEEAC, de la CEDEAO et de la CGG, que nous félicitons pour la coopération dont elles font preuve dans la recherche d’une réponse rigoureuse et concertée pour résoudre durablement les problèmes que pose la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.
Le sommet de Yaoundé a-t-il selon vous ouvert de bonnes perspectives dans la direction souhaitée ?
Le Sommet de Yaoundé  a eu le mérite de réunir les chefs d’Etat et de gouvernement des pays concernés ainsi que des partenaires au développement, pour discuter et prendre des décisions visant à  mieux gérer leur espace maritime et cerner ses enjeux sécuritaires, économiques, environnementaux et sociaux. Nous saluons les conclusions de cette rencontre fructueuse, y compris la décision d’ouvrir un Centre de coordination à Yaoundé afin de renforcer l’échange d’informations ainsi que l’adoption d’outils importants pour développer des dispositifs de prévention et organiser des moyens de réaction rapide. Il en est ainsi du Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires, et des activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et du Centre. Sur ce point, les Nations unies sont satisfaites du fait que les chefs d’Etat aient réduit de 5 à 3 ans le caractère contraignant des décisions prises à Yaoundé. Cela montre leur détermination à combattre rapidement la piraterie maritime qui, avec les menaces terroristes (Boko Haram, AQMI, etc.) qui secouent certains pays et d’autres problèmes liés à la gouvernance démocratique, constituent une source d’instabilité pour la région ainsi qu’une menace à la paix internationale.
Globalement, les Nations unies considèrent le Sommet de Yaoundé comme un pas décisif vers l’élaboration d’une stratégie régionale pour lutter contre la piraterie et les vols à main armée en mer, conformément aux recommandations de la résolution 2039 du Conseil de sécurité.




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