Il aura fallu près de six heures d’échanges entre le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, et les responsables des différentes tendances de l’Union des populations du Cameroun (Upc) mardi dans la salle des conférences du Minatd pour parvenir à un consensus : la mise sur pied dans de brefs délais d’un comité provisoire incluant toutes les tendances.

 Celui-ci sera chargé de l’investiture officielle des candidats de cette formation politique pour les élections législatives et municipales du 30 septembre 2013. Et pourtant, rien n’aura été facile. Dans son propos liminaire, le Minatd s’est fait fort de rappeler aux uns et aux autres le sort subi par les listes présentées par les différentes tendances de ce parti politique lors des élections sénatoriales du 14 avril 2013 : le rejet par Elecam de celles-ci et la confirmation de cette décision par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel. « Je crois pouvoir dire que, sauf réconciliation effective et préalable des différentes tendances, cette position d’Elecam et de la Cour suprême, sera sans doute reconduite à l’occasion des prochaines échéances », a averti René Emmanuel Sadi. Même s’il n’est pas question, selon lui, que l’administration s’immisce dans les affaires intérieures des partis politiques.

Entre les batailles de légalité et de légitimité, tout y est passé. Le débat a parfois volé bas entre upécistes. Des participants ont même appelé à l’exclusion de certains pour défaut de qualité. Et puis il y a eu le rappel des conclusions de la rencontre tenue le week-end dernier à Edéa. « Il y a la tendance Hogbe Nlend qui n’y était pas », a lancé dans la salle un participant. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a souhaité que toutes les parties soient prises en compte. Même les réticences de Robert Bapooh Lipot, secrétaire général de l’une des tendances, opposé au « consensus » d’Edéa alors que son président, François Zogning y a apposé sa signature, n’y ont rien fait. La convocation du corps électoral par le président de la République pour le 30 septembre prochain, intervenue alors que la réunion était en cours, a sans doute été l’un des éléments ayant décidé les responsables de l’Union des populations du Cameroun à essayer d’accorder leurs violons. Une première concertation devrait avoir lieu ce jour ou demain à Yaoundé pour jeter les bases de la mise en œuvre des conclusions de la réunion avec le Minatd. Après les élections annoncées, les responsables de l’Upc devront se retrouver pour la mise sur pied de structures définitives devant diriger cette formation politique. Au final, tous les participants ont remercié le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour l’organisation de cette rencontre.