Le président égyptien élu a été écarté par l’armée qui a annoncé mercredi la suspension de la constitution et des élections anticipées.
Une nouvelle période de transition est ouverte depuis hier en Egypte, après le renversement par l’armée du président Mohamed Morsi, à l’expiration du délai de 48h qu’elle lui avait donné lundi. Ainsi l’a annoncé hier le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al Sissi qui a présenté au peuple égyptien une nouvelle feuille de route pour sortir le pays de la crise. Cette feuille de route prévoit, outre la transition, la suspension temporaire de la Constitution et l’organisation d’élections (présidentielle et législatives) anticipées. Un processus qui sera mené à son terme par Adly Mansour, le président du Conseil constitutionnel qui dirigera la transition. La prestation de serment de ce dernier est d’ailleurs annoncée pour ce jeudi.
Cette intervention de l’armée intervient après l’échec de Mohamed Morsi à satisfaire les exigences du peuple a précisé le ministre de la Défense. Sa déclaration faite vers 21h30 locales a été accueillie par des cris de joie et des scènes de liesse à la place Tahrir au Caire, où des manifestants avaient déjà commencé à célébrer le départ de Morsi.
La feuille de route présentée comme étant celle de l’armée a été adoptée en accord avec les représentants des principales mouvances politiques et religieuses d’Egypte. La presse locale avait rapporté dans les dernières heures précédant le discours, une multiplication de concertations entre l’armée et différentes personnalités, notamment Mohamed El Baradei, le représentant de l'opposition égyptienne, Tawadros II, le patriarche copte orthodoxe et le grand imam Ahmed Al-Tayeb d'Al-Azhar, principale autorité sunnite d'Egypte. Le général Abdel Fattah al Sissi a indiqué que l’armée a entrepris des démarches en vue d’une sortie de crise depuis novembre 2012. Appel auquel toutes les forces ont répondu, excepté « la présidence », a-t-il précisé. De même, hier, les représentants du parti salafiste al-Nour et du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans, ont refusé de prendre part à la réunion initiée par les militaires avant l’annonce de la feuille de route.
En soirée, l’armée a procédé à un vaste déploiement de troupes et de blindés à travers Le Caire pour prévenir les violences. Les lieux de rassemblements des militants pro-Morsi ont été encerclés, tandis que plusieurs blindés ont pris position devant le palais présidentiel où Mohamed Morsi a été informé de sa destitution. Quelques heures plus tard, le président écarté, a dénoncé sur twitter, un « coup d’Etat complet ». Dans son discours, le général Abdel Fattah al Sissi a également averti les manifestants de ce que tout débordement serait réprimé.
