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Dossier de la Rédaction

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Balle au centre!

A première vue, la récente décision du comité d’urgence de la Fédération internationale de Football Association (Fifa) portant suspension provisoire de la Fécafoot pour motif « d’ingérence gouvernementale » s’apparente à une sanction-couperet, la pire qui puisse être infligée à une fédération nationale affiliée. L’effet immédiat d’une telle décision, c’est la disqualification de nos équipes de toutes les compétitions et rencontres internationales, tant officielles qu’amicales, aussi bien au niveau des équipes nationales qu’à celui des clubs. Vu sous cet angle, l’instance faîtière du football mondial peut apparaître comme une sorte de père fouettard, qui manie avec une rigueur suspecte la politique du gros bâton pour ramener à l’ordre d’éventuels « récalcitrants ».

Dans la réalité, les choses ne sont pas si simples. Mine de rien certaines directives de la Fifa rejoignent les préoccupations maintes fois exprimées par le gouvernement. Dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Fécafoot », les pouvoirs publics tout en prêchant l’apaisement, ont toujours insisté sur la nécessité d’une révision des textes qui régissent le fonctionnement de la Fédération pour mieux les adapter aux exigences de démocratie et de transparence. Tous les observateurs objectifs s’accordent au moins sur un fait : seule l’adoption d’une loi électorale plus neutre et plus consensuelle peut permettre à la Fédération de sortir de l’imbroglio actuel. Sur des sujets aussi divers que la représentativité au niveau régional, la qualité de membre du collège électoral, la gestion de la vacance à la tête de la fédération, le flou des textes actuels ne permet pas de trancher en toute impartialité. On sait que la partie de ping-pong entre le comité exécutif sortant qui revendique une certaine légitimité et le comité d’urgence qui s’est donné pour mission d’expédier les affaires courantes a pour principale origine l’interprétation des textes qui renferment beaucoup de passages contradictoires. En conditionnant la levée de la suspension à la mise en place d’un comité de normalisation, la Fifa ne dit pas autre chose, reconnaissant implicitement que les textes qui régissent actuellement la Fécafoot ont fait leur temps et méritent d’être relookés de fond en comble. Dans l’absolu, il est donc permis de constater que, pour une fois, le gouvernement, la Fifa ainsi qu’une large partie de l’opinion partagent un même sujet de préoccupation concernant la mise à jour des vieilles recettes ayant montré leurs limites afin de rendre les règles du jeu plus neutres et applicables à tous.

La seule différence réside dans la méthode d’approche. Avec pour souci de garantir la transparence du processus électoral et de préserver l’ordre public, le gouvernement a longtemps privilégié un règlement consensuel du litige en préconisant la mise sur pied d’un comité provisoire chargé de préparer les prochaines élections. Solution rejetée par les partisans d’un passage en force. Tout en reconnaissant par ailleurs la nécessité d’élargir le bureau électif en prenant en compte certains corps de métier ou de revoir des articles qui portent préjudice au bon fonctionnement de la Fédération, la Fifa semble faire dans la contradiction en s’impliquant parallèlement avec la Caf, dans la désignation des membres du comité de normalisation. Ne pouvait-on pas faire appel à un arbitrage plus neutre ? Peut-on être à la fois juge et partie ? Serait-on sorti de l’auberge si on retrouvait demain dans ce fameux comité des dinosaures qui ont mis jusqu’ici le football camerounais en coupe réglée ? Autant de questions sans réponse pour l’instant. Sans aller jusqu’à considérer comme une certaine opinion la suspension du Cameroun comme une mesure salutaire, on peut au moins s’accorder sur un fait : le démarrage du chantier de la normalisation des textes de la Fécafoot offre l’opportunité de ramener la balle au centre. Cette remise à plat pourrait permettre au football camerounais, débarrassé de ses vieux démons, de repartir sur des bases plus saines. Encore qu’une autre option gouvernementale n’est pas à exclure.

 

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