Quand des artistes africains se réunissent autour de la star camerounaise, c’est assez réussi.
Veste en cuir, micro collé à la joue, Valery Ndongo fait une entrée dansante et très attendue sur scène. Dimanche dernier, le « Valery Ndongo Comedy Club » a signé sa deuxième soirée après celle de samedi , et la salle de spectacle de l’Institut français du Cameroun à Yaoundé est comble. Les règles du jeu sont simples : faire rire à gorge déployée. Sauf que c’est un peu plus compliqué que ça. De nouveaux sketchs, des humoristes venus d’autres pays africains avec une vision et des sujets exportés, peu connus du public camerounais. Le défi est osé. L’audace est tout de même atténuée par la mise en bouche de Valery Ndongo.
Des blagues, tirées comme toujours de ses observations du quotidien. La suite est assurée par une fille du terroir, Charlotte Ngo Ntamack, première à se lancer sur scène. Adultère au programme, un mari infidèle et une femme un peu curieuse qui fouille dans les poches de son mari lorsqu’il est endormi. Charlotte Ngo Ntamack a certes une étincelle, la jeune fille a d’ailleurs laissé une belle impression au public. Mais elle gagnerait à façonner sa propre personnalité. Sur les planches, de par certaines mimiques (position cambrée, claquement de langue…) on a cru se retrouver face à un clone de Claudia Tagbo, l’humoriste ivoirienne, repérée grâce au Jamel Comedy Club.
Avec l’autre représentante camerounaise, Norma Ichia, le spectacle ne s’est pas trop éloigné de la vie de couple. Malgré le talent incontestable des jeunes invités de Valery Ndongo, le show patauge quelque peu sur certaines phases. Du déjà entendu ou du trop vécu, un peu plus côté camerounais… Sans doute une impression due à la proximité. L’arrivée des humoristes étrangers sur les planches a donné davantage d’intérêt au spectacle. Les femmes et les Blancs (les Français en particulier) en ont pris pour leur grade, même si ces humoristes ont tous réalisé l’exploit de rester dans un ton mesuré et de faire rire malgré le sarcasme souvent poussé. Les spectateurs ont eu droit à des tournures politiques.
L’Ivoirien, “Préxydent Deskaye” a caricaturé les membres du gouvernement, après que Petit Guimba s’est bien joué de la crise malienne, en donnant au coup d’Etat une facette plutôt délirante. Le Tchadien Samandare Banda s’est moqué des filles et de leur français ; le Guinéen (de Conakry) Oumar Manet a joué au marabout moderne avec Facebook et un Equato-Guinéen a ri des Africains « néo-mbenguistes ». D’autres nationalités sont attendues pour les 11 et 12 juillet. A saluer, cette initiative de Valery Ndongo. Un Comedy Club diffusé à la télévision et filmé de manière interactive, c’est le premier projet du genre au Cameroun. 16 émissions de 26 minutes chacune tirées de ces quatre spectacles seront bientôt proposées sur le petit écran.
