Dans les états-majors des partis politiques, la constitution des dossiers de candidatures est actuellement la priorité. Depuis la convocation du corps électoral en vue de l’élection des députés à l’Assemblée nationale et des conseillers municipaux, les acteurs du processus électoral occupent la scène. Elections Cameroon (Elecam) a lancé le week-end dernier sa série de formations à travers ses démembrements territoriaux.
L’organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral veut donner les mêmes chances à tous les partis politiques, à tous les candidats. C’est ainsi que pour une saine compétition, Elecam forme son personnel à l’exploitation des dossiers de candidatures. Un logiciel a été conçu pour ce faire. Les rejets de certaines listes lors des dernières sénatoriales ont fait tâche d’huile.
Du côté des partis politiques, depuis la convocation du corps électoral, les rencontres se multiplient entre la base et le sommet. Les acteurs ne cachent plus leur détermination à rafler le maximum de sièges en compétition. Le RDPC, jusque-là majoritaire dans les conseils municipaux et à l’Assemblée nationale s’est déjà prononcé sur sa participation. Dans une interview à CT, le secrétaire à la communication de cette formation politique, Jacques Fame Ndongo, a déclaré que le parti va densifier sa présence. Une idée claire a été donnée sur le profil des candidats. « Ce seront des militants convaincus et convaincants. Ce seront des militants honnêtes, patriotes et qui peuvent transmettre et véhiculer les principes fondamentaux du RDPC, à savoir des messages de paix, d’unité, de rayonnement international, de solidarité et de développement économique, social et culturel », soutient Jacques Fame Ndongo. C’est ce que vient confirmer la circulaire du président national du RDPC, Paul Biya, signée vendredi dernier et qui opte pour les investitures par le Comité central. Ici, il faudra tenir compte de l’avis de la base et rechercher le consensus entre les différentes listes qui se retrouveront en compétition au niveau des Commissions de supervision. Depuis dimanche dernier, les membres de la commission centrale de supervision en vue de l’investiture des candidats du RDPC aux élections législatives et municipales du 30 septembre prochain sont désignées.
Dans les autres partis politiques, (SDF, UNDP, UDC, MP, ANDP, FSNC, ADD, UPC…) ça joue également des coudes. L’Union démocratique du Cameroun (UDC) vient d’organiser une concertation à Yaoundé pour se donner les meilleures chances de conserver ses sièges dans les communes et à l’Assemblée nationale. Le parti a aussi étudié son déploiement dans les circonscriptions qui lui seront favorables. Le président national de cette formation politique, Adamou Ndam Njoya, a tout simplement élaboré des stratégies pour séduire les électeurs. Dans ce parti, on estime que l’enjeu du double scrutin de septembre se situe au niveau de la constitution des dossiers. Pour éviter des rejets au niveau d’Elecam, tout est mis en place en interne, pour que les militants intéressés par la conquête des sièges aient des dossiers de candidature en règle. A l’UDC, on pense qu’avec la biométrie, tout peut arriver. En tout cas les entraves à la démocratie sont muselées. Et même que l’UDC n’exclut pas d’explorer une alliance avec quelques partis du Pacte républicain. La fièvre électorale a aussi gagné les rangs du SDF. Le principal parti de l’opposition est depuis des mois engagé dans la sélection de ses candidats à travers des primaires. Les candidats sont choisis dans la plupart des circonscriptions électorales. Reste attendue la sanction du NEC afin que les candidats retenus déposent leurs dossiers complets avant le 16 juillet. Les premières élections locales organisées à l’heure de la biométrie promettent des compétitions entre des acteurs politiques qui se connaissent bien. On suivra ainsi l’UNDP et le FSNC dans la région du Nord. Le parti d’Issa Tchiroma Bakary ne cache pas sa détermination à conquérir des communes. Il trouvera sur le terrain, les occupants actuels des sièges dans les conseils municipaux et à l’Assemblée nationale à savoir : le RDPC et l’UNDP. On attend aussi le profil des candidats que les partis ayant pris part à l’élection présidentielle vont présenter. Le PADDEC, le CPP, le PAP et bien d’autres n’iront pas à ces élections en victimes résignés.
Toute l’opinion scrute les tractations actuelles au sein de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Le parti s’essaye à une réconciliation de ses tendances. Une réunion à Edéa, une concertation avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et finalement un Comité provisoire pour donner une chance aux candidats présentés par ce parti. Sinon on risque d’assister au même scénario que lors des sénatoriales : rejet des listes par le Conseil électoral et confirmation de cette décision par le Conseil constitutionnel. Jusqu’ici, les Upécistes semblent avoir trouvé un consensus afin d’affronter leurs adversaires dans les fiefs électoraux du parti historique. Ici comme ailleurs, une chose est sûre, le double scrutin législatif et municipal se prépare avec sérieux. Aucun parti politique ne veut courir le risque d’être confiné au banc de touche par les fins limiers du Conseil électoral. Chacun met donc de l’ordre dans ses dossiers. La compétition s’annonce rude. Les électeurs attendent les bilans.
