L’attaque survient à 8 h15 exactement, mardi dernier au lieu-dit Kalaldi. Un village situé à une vingtaine de kilomètres de Meidougou, une banlieue de Meiganga dans l’Adamaoua. Le dépouillement des usagers par les coupeurs de route armés jusqu’aux dents  dure deux heures. Une dizaine de voitures est tenue en haleine par quatre individus bien masqués. Selon le pasteur Adamou Simon, l’une des victimes, la fouille est minutieuse.

« Ils ont pris le temps de nous fouiller systématiquement avant d’entamer nos valises et autres sacs qui sont passés au peigne fin.», explique le révérend. Ils cherchaient de l’argent, des bijoux et des téléphones. « Ils nous ont fait coucher à même le sol, dans la boue et tiraient de temps en temps des coups de feu en l’air », révèle une autre victime. Les malfrats ont ressemblé des billets de banque et ont pu remplir un sac de marché localement connu sous l’appellation « Banco », d’une capacité de 20 kgs environ. A l’arrivée des éléments de la 52^ème unité légère du BIR, basée à Meiganga, les coupeurs de route avaient déjà fondu dans la nature laissant les populations dépouillées de leurs biens. En fait, le lieu de l’embuscade est situé à un tournant où les coupeurs de route ont l’habitude de sévir depuis environ six mois. Selon le commandant du 5è BIR,  le lieutenant-colonel Pierre Loti Tiokap, « les malfrats utilisent des armes de traite comme les chasseurs. C’est pourquoi, il est très difficile d’appréhender la frontière entre ces coupeurs de route et les chasseurs locaux », explique-t-il. Les cibles de ces bandits de grands chemin sont en majorité les commerçants de poissons qui vont se ravitailler au barrage de Mbakaou, non loin de Tibati et surtout les commerçants de bétail, qui vont régulièrement au marché périodique de Dir, près de Ngaoundal, tous les mardis. Précisons toutefois que ce marché est essentiellement à bétail. C’est le lieu où les commerçants viennent se ravitailler pour approvisionner les grandes villes au niveau national. Pour le cas précis de mardi dernier, en plus de ces commerçants, un fonctionnaire vétérinaire s’est vu dépouiller de trois mois de salaire. Il revenait de Ngaoundéré où il est allé toucher. Pour éviter que cela ne se reproduise, le BIR a installé un poste de sécurité permanent à Kalaldi.